Système financier mondial : les banques africaines sont-elles compétitives ?

Par le 02/01/2020 0 982 Views

La revue britannique The Banker a procédé au classement des banques dans le monde. Le constat pour les banques africaines et surtout celles de l’Afrique francophone n’est pas très reluisant. En effet, Africa Baobab informe que « les banques sud-africaines se retrouvent en tête du classement établi par la revue britannique The Banker, avec l’indétrônable Standard Bank qui occupe la première position africaine avec un rang 143e au niveau mondial. Le géant sud-africain affiche 10,1 milliards de dollars de fonds propres ». Le site continue pour expliquer que « Standard Bank est suivi par trois autres banques de la nation Arc-en-ciel, en l’occurrence First Rand Bank, ABSA Group et Nedbank Group, avec des capitaux propres respectifs de 8,4, 7,7 et 5,7 milliards de dollars. Dans le top 10 africain, on retrouve deux établissements marocains de dimension panafricaine, notamment par leur forte présence du nord au sud. La sixième place revient ainsi à Attijariwafa bank, qui totalise 3,82 milliards de dollars de fonds propres. En septième position au niveau continental, figure le Groupe Banque Populaire avec ses 3,76 milliards de dollars. Les trois autres établissements qui ferment la marche sont Ecobank Transnational (8e, Togo), Investec South Africa (9e, Afrique du Sud), et Zenith Bank (10e, Nigeria) ».

Quel est de ce fait, la capacité des banques d’Afrique Francophone à être compétitives sur le marché mondial ? Ces banques pourraient t’elles un jour prétendre être « Too big, To fail » ?

Avant de clarifier ces réponses, il faut expliquer que le concept Too big to fail (trop gros pour faire faillite) est un concept économique qui décrit la situation d’une banque ou toute autre institution financière dont la faillite aurait des conséquences systémiques désastreuses sur l’économie et qui par conséquent se retrouve renflouée par les pouvoirs publics dès lors que ce risque de faillite est avéré. Pour illustrer ce phénomène, les références parlent du cas de l’assureur américain AIG lors de la crise des « « subprimes ». Il a été renfloué par le gouvernement américain pour éviter que sa faillite ne cause des pertes de l’ordre de 3 200 milliards de dollars au sein du système financier international. Sa faillite aurait entraîné celle de nombreux établissements bancaires avec lesquels il était lié. Sur l’assureur AIG, il faut savoir que c’est le nom commercial du réseau mondial d’assurance dommages et responsabilité de American International Group (AIG). Il est l’un des leaders mondiaux de l’assurance et des services financiers et compte environ 56 000 collaborateurs qui sert plus de 90 millions de clients dans plus de 100 pays et juridictions. AIG est la compagnie d’assurance américaine la plus largement implantée en Europe, et ce depuis plus de 65 ans. La zone Europe est vaste et associée au continent africain pour constituer un ensemble de plus de 40 pays regroupés sous le signe EMEA. Dans cet ensemble, une nouvelle entité légale AIG Europe Limited regroupe désormais 26 pays européens et dont le siège est situé à Londres. En France, les bureaux sont situés à la Défense. Déjà en 2014, le réseau a été classé 40ème plus grande entreprise selon la liste Fortune 500 et 42ème selon la liste Forbes Global.

Mais selon le site Veracash, l’expression « too big to fail » est à bannir du secteur de la finance. Oui une très grande banque peut faire faillite. La chute de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 en est l’illustration. « Cette crise de 2008 nous a montré tout d’abord que la finance peut s’effondrer, qu’une grande banque peut faire faillite. Mais aussi que le contrôle et la régulation de ses principaux acteurs ne sont pas des assurances tous risques » affirme le site.

Pour les banques africaines, l’expert financier Bruno Allavo, explique « sur la question de la compétitivité des banques francophones d’Afrique, il faudra voir les critères qui ont fondé le classement de the Banker. Généralement, on compare les banques sur la base de leur part de marché financière et commerciale ». Plus clairement continue t’il « part de marché financière signifie qu’il faut voir le montant des dépôts collectés et le montant des crédits octroyés. La différence entre les intérêts perçus et servis donne le produit net bancaire qui indique la richesse brute de la banque. La part de marché indique donc le nombre de clients ayant un compte domicilié dans les livres de la banque ». On ne pourra donc parler de compétitivité sans tenir compte de ces critères de classement des banques et revoir l’approche d’analyse surtout que les banques d’Afrique francophone sont souvent des filiales des banques anglophones rappelle Bruno Allavo.

Dans un article sur le nouveau souffle des banques en Afrique, Jeune Afrique nous apprend « après deux années difficiles, marquées par le repli des grandes économies africaines, les 200 premières banques du continent ont renoué l’an passé avec une croissance à deux chiffres. Le cumul de leurs bilans a enregistré la plus forte progression de la décennie, avec une augmentation de 18,7 % à près de 1 747 milliards de dollars. Leurs revenus ont augmenté de 10 milliards de dollars en un an, soit également la plus forte hausse des dix dernières années. Les bénéfices engrangés ont franchi le cap des 25 milliards de dollars ». Des perspectives qui prouvent qu’on peut compter sur les banques en Afrique.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo