Covid-19/Tourisme en Afrique : Priorisons le tourisme sous régional

Par le 28/08/2020 0 1233 Views

La Covid-19 présente dans le monde depuis décembre 2019, n’a pas encore finit de faire des ravages. La transmission interhumaine, c’est-à-dire de personne à personne, a rapidement été confirmée. La maladie se transmet par les voies respiratoires, par les postillons (éternuements, toux). Une récente étude américaine a d’ailleurs montré que la parole était un vecteur probable de transmission. Face à ça et vu la rapidité de propagation du virus, des mesures draconiennes ont été prises par les gouvernants. Parmi elles, la fermeture des frontières aériennes, terrestres de plusieurs pays. Un coup dur pour plusieurs secteurs de l’économie dont le tourisme.

Le tourisme en Afrique avant la Covid-19, c’est une mine d’or. Selon BlueBiz, en 2019, selon les prévisions, environ 50 millions de personnes passeront leurs vacances en Afrique. Cela représente à peine 4% du volume total des voyages internationaux. Mais les faibles chiffres sont loin de refléter le rôle énorme joué par le tourisme dans beaucoup d’économies de pays africains. Un emploi sur 20 en Afrique est occupé dans l’industrie du tourisme et des voyages. En exemple, le site informe que « grâce à une bonne organisation, un petit pays comme le Rwanda a réussi à transformer ses 200 gorilles de montagne en une industrie générant 200 millions de $ par an. Le tourisme des gorilles a contribué à l’amélioration des routes, des écoles et des infrastructures dans la région de Virunga, où vivent les gorilles et a aussi permis la conservation de leur habitat ». A lui seul, le secteur a drainé plus de 67 millions de visiteurs en 2018 selon L’organisation Mondiale du Tourisme. C’est dire combien de fois, c’est un secteur en grand essor et très important pour l’économie africaine. Mais il subira un grand coup en 2020 qui pour une fois n’est pas dû à des causes internes à chaque pays mais à un virus mondial. En effet, l’arrivée du coronavirus en décembre 2019 a entrainé la fermeture des frontières, le confinement, le manque de rassemblement dans les lieux publics et donc la non-fréquentation des sites touristiques. Plus de 9 mois après l’apparition de ce virus, nombre de pays n’ont pas encore ouvert les frontières et les mesures barrières sont encore en vigueur.

Conséquences drastiques

50 milliards : c’est que coûte la Covid-19 au tourisme en Afrique selon l’Union Africaine qui parle d’impact très sévère dû au confinement. En effet, l’Union estime que les compagnies aériennes et l’industrie touristique en Afrique ont perdu 50 milliards d’euros avec la fermeture des frontières décidées pour tenter de limiter la propagation de la pandémie liée au coronavirus. « On parle d’une perte d’environ 49 milliards d’euros alors qu’on tablait sur une augmentation du transport aérien et maritime avant la pandémie. Et dans ce contexte, des compagnies aériennes pourraient ne pas survivre au Covid-19 » alertait Amani Abou-Zeid, commissaire chargée des infrastructures à la Commission de l’UA au cours d’une conférence organisée par l’OMS.

Une information qui n’étonne guerre. Déjà, le confinement et la fermeture des frontières ont fait réduire les déplacements entre les pays. Les lieux publics ont été interdits d’accès pour limiter les rassemblements et donc la propagation du virus. Des emplois sont donc en jeu. Prenant le cas du Kénya par exemple, TV5 monde cite « des chants, des danses, une visite de la Manyatta, le village traditionnel : c’est l’étape obligatoire pour les touristes qui veulent découvrir les Masaï. Mais avec la pandémie provoquée par le Covid-19, cette communauté se retrouve aujourd’hui sans revenus. Au cœur des plaines majestueuses du Masaï Mara, au Kenya, la communauté Masaï, ultra-dépendante du tourisme, a vu ses moyens de subsistance s’effondrer ». Ce qui justifie les propos des Nations unies qui estime que la pandémie de Covid-19 coûtera jusqu’à 2 millions d’emplois directs et indirects dans le secteur du tourisme sur le continent africain.

Une perte qui sera plus conséquente puisque selon All Africa. « Le tourisme devrait accuser une perte de 75% en 2020, selon la Fédération régionale des entreprises du voyage. Des destinations populaires comme l’Afrique du Sud ont choisi de repousser leur date de réouverture au début de l’année 2021. Des pays tels que l’Ouganda, l’île Maurice et les Seychelles ont également annoncé qu’ils n’ouvriraient pas encore, tandis que d’autres, comme le Maroc et la Tunisie, ont déclaré qu’ils rouvriraient leurs portes aux voyageurs internationaux en juillet » informe le site.

Encourager le tourisme sous régional est une solution face aux conséquences de la Covid 19
Image: La croix

Comment réduire les pertes ?

Face à cette perte économique, la seule solution reste la promotion du tourisme sous régional. Les différents pays africains devront mettre en place des stratégies pour inciter les africains à visiter d’autres pays africains. Radio France International donne le cas du Rwanda. Elle informe « le Rwanda mise sur le tourisme local pour compenser la quasi-absence des touristes internationaux due à la pandémie de Covid-19. Baisse des prix, diversification des activités touristiques, etc. : tout est fait pour attirer davantage de Rwandais dans les parcs nationaux et tenter de sauver un secteur qui représente 10% du PIB du pays ». Il faudra donc faire preuve d’intelligence et mettre en place des stratégies, garantir la sécurité des visiteurs pour pouvoir les inciter à venir sur les sites. D’ailleurs, la radio confirme que « pour entrer dans les parcs, les visiteurs doivent maintenant présenter un test du Covid-19 négatif réalisé dans les 48 heures précédentes. Autant de mesures destinées entre autres à rassurer les touristes et à préserver un secteur qui a généré 528 millions de dollars en 2018 ».

Mais est ce que ces mesures suffiront pour relever un peu ce secteur très important de l’Afrique ? On espère bien et ceci avec l’accompagnement des africains.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo