Médias sociaux en Afrique : ce qu’en font les jeunes ?

Par le 17/02/2019 0 2138 Views

L’avènement des nouvelles technologies a fait le nid à d’autres moyens de communications plus révolutionnaires que le téléphone fixe, les cartes postales etc. Les médias sociaux qui regroupent plusieurs outils de communications que sont WhatsApp, Facebook, twitter, etc. restent très accessibles et moins contraignants pour les jeunes. Résultats, ces derniers s’en sont emparés et les utilisent quotidiennement pour échanger, informer, communiquer, se divertir mais aussi pour leurs différentes activités. Ce qui malgré les avantages comportent aussi des risques.

2,27 milliards : c’est le nombre d’utilisateurs actifs qu’enregistre par mois Facebook faisant de ce réseau social le premier au monde. Selon le site webmarketing-conseil.fr, YouTube, WhatsApp sont respectivement 2ème et 3ème avec 1,9 milliards d’utilisateurs pour l’un et 1,5 milliards d’utilisateurs pour l’autre. Dans cette étude sur le classement des réseaux sociaux, Instagram vient à la sixième place, twitter à la 18ème place alors que le réseau professionnel LinkedIn vient à la 25ème place avec 252 millions d’utilisateurs par mois.

En Afrique, ces différentes plateformes de communication font partie du quotidien des jeunes. Vu l’adhésion mondiale autour de ces réseaux, tous les secteurs d’activité y sont représentés. Multinationales, grandes marques, financiers, administrations publiques ou encore leaders d’opinion s’y positionnent aujourd’hui en vue de se rapprocher de leur public et par ricochet du reste du monde. Ils y développement leurs différentes activités d’où l’apparition de plus en plus accrue de différentes start-ups, de groupe de commerce et autres. Aniel Sogan, Journaliste nous dit que « les réseaux sociaux représentent un canal d’information et d’accompagnement quotidien. Pour en tirer profit, il faut juste le mettre au service de son métier ou de ces objectifs. Créer des sites d’informations en lignes, des entreprises en ligne, faire des recherches, développer son réseau professionnel etc. ».

Dans son activité de démarcheur, de tontinier, Jacqueline, sociologue de formation, envoie à ces contacts WhatsApp mais aussi dans les groupes où elle est, des messages de diffusion pour les informer, des différentes maisons et/ou parcelles à son niveau. Ce qui lui permet de faire connaitre son activité mais de se rapprocher de plus de monde. Comme elles, plusieurs d’autres commerçants improvisés se retrouvent sur les réseaux créant des pages, des listes de diffusion ou des groupes pour leurs clients malgré les risques que cela comporte. C’est le cas de dame Elodie qui après avoir participé à une tontine virtuelle, n’a pas pu récupérer son dû après la fin de la tontine. D’autres encore après l’achat d’articles exposés sur les réseaux sociaux, se retrouvent avec des produits totalement en déphasage avec l’image diffusée sur les pages.

Mais les réseaux sociaux constituent aussi des plateformes pour être au cœur de l’actualité dans les pays. Au fil des années, les web-activistes font de plus en plus leurs apparitions. Parmi eux, on retrouve des jeunes opposants au pouvoir en place mais aussi d’autres qui se disent de la mouvance. Le site africa24tv.com témoigne « d’un autre côté, les réseaux sociaux ont vu émerger une catégorie d’internautes engagés dans la participation à la vie publique mondiale. Qu’ils soient activistes, blogueurs ou encore “twittos”, ils réussissent à influencer l’action publique grâce à leur côte de popularité. Le printemps arabe entre 2011 et 2013 ou encore les élections présidentielles en Afrique depuis 2010 sont fortement influencées par les “rois du web ».Le revers de la médaille

Il est remarqué de plus en plus, les réseaux sociaux constituent des puissants canaux d’information. Plus de médias traditionnels se sont décentralisés en ligne créant de ce fait outre leurs sites en ligne, des pages et groupes pour diffuser l’information. Mais les administrateurs de ces groupes se trouvent plus souvent être des web-activistes à la solde de différents politiques. Conséquences, il se diffusent sur les réseaux sociaux des informations qui ne sont pas toujours vérifiées. Le site afrik.com dira en parlant de facebook que « les activistes africains connaissent désormais leurs positions et la puissance de cet outil de communication qui leur ouvre les portes du monde entier. Certains en font très bon usage, pendant que d’autres les utilisent à des fins moins estimables ». Ce qui amène le journaliste Adjéi Christophe à expliquer qu’en tant que professionnel des médias, il faut prendre des gants pour ne pas tomber dans du faux. Il faut appliquer des méthodes de l’information à tout ce qui se recueille sur les réseaux sociaux conseille-t-il.

Des conseils loin d’être suivis vu les méthodes négatives d’utilisation de ces réseaux. Dans plusieurs pays, la veille des élections voit circuler sur les réseaux sociaux des ‘’fake news’’, des propos diffamatoires sur tel ou tel candidat. Ce qui fait des périodes électorales en Afrique des périodes de grandes tensions. Si la veille citoyenne est constatée, le revers de la médaille reste quand même la cybercriminalité, l’usurpation d’identité, le piratage etc. Face à ces revers, les gouvernants essaient de plus en plus de limiter l’accès sur les réseaux sociaux. Ils se remarquent dans des pays comme le Bénin, le Togo, le Burkina-Faso, la cherté des prix de la communication. Au Tchad, malgré l’alerte lancée par les web et cyber-activistes, l’accès à Internet reste très cher dans le pays. A titre d’exemple, mi-décembre 2016, le gouvernement congolais avait suspendu les réseaux sociaux alors qu’un tel fait avait déjà été expérimenté en 2015 créant dans la foulée de violentes manifestations antigouvernementales. Les élections présidentielles au Gabon en août 2016, au Tchad en avril de la même année ou en République du Congo en mars, avaient subi le même processus : suspension des réseaux sociaux. Des cas qui ne sont pas isolés mais qui devraient pousser à repenser l’utilisation que font les jeunes africains des réseaux sociaux et d’internet. Toutefois, ils constituent des canaux d’échanges, qui favorisent la liberté d’expression et donc, ne devraient pas subir des restrictions ni être des moyens de pression sur les utilisateurs de la part des gouvernants.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo