Le temps est venu

Par le 12/02/2019 0 1401 Views

Voici de nouveau venu le temps des promesses, du marivaudage politique, des épanchements électoraux. Voici venu ce temps honni où la tendresse  se fait mère de tous les démunis. Voici le temps des doux murmures, des sourires cajoleurs, des discours programmés, des dons, des poignées de main, des embrassades, des propos de circonstance. Oh quel temps.

S’il s’agit de ce temps-là, c’est dire que le temps n’est donc pas  celui de la vérité.

Combien de jeunes, de femmes succomberont à ce temps ? Pas de temps en temps, pas de temps à autre, mais tout le temps.

Oui, les jeunes et les femmes, c’est votre temps. Celui de toutes les courtisaneries. Celui où vous êtes célébré(e)s, révéré(e)s, recherché(e)s, adulé(e)s.

Pourtant quand ce temps passera, vous serez de nouveau relégués aux oubliettes de l’histoire. Vos idées profondément avant-gardistes n’auront été qu’un feu de paille. Né(e)s pour le bonheur et la liberté, vous serez de nouveau esclaves et malheureux(ses). Ce beau pays qui est le nôtre, dont le but ultime est la conservation de vos droits et la perfection de votre être , sera le lieu de votre oppression et de votre avilissement.

Le temps est venu de vous rappeler à votre véritable destinée , aux grandes œuvres qui peuvent être les vôtres. Pour cela, il vous faut renoncer , que dis-je , résister à la séduction , à l’air du temps , à cette petite musique susurrée aux creux de vos oreilles. Ils vous promettront la lune pourtant, ils ne vous ferons même pas gravir une colline .

Pour remplir cette mission, il faut faire précisément tout le contraire de ce qui a toujours existé. Une rupture épistémologique profonde. Un changement de paradigme. C’est pourquoi je ne plaide pas pour une communautarisation de l’offre en fonction de la demande , ceci pour les jeunes et cela pour les femmes . Mais je prends ma plume pour débusquer le mal commun. la misère. Oui jeune ou femme , vieux ou homme , du nord au sud ou de l’est à l’ouest , le cancer qui ronge notre société et ses forces vives  c’est la misère.

Je ne suis pas, mes chers frères et mes tendres sœurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; elle semble être une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et proclament qu’on peut et qu’on doit détruire la misère. Qu’ensemble nous devons tous converger vers cette lutte commune.

Remarquez-le bien, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Citant Hugo, je dirai que «  La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. » Non pas sans douleurs, non pas sans péripéties, mais toujours avec la ferme résolution d’atteindre un but.  Détruire la misère ! Oui, cela est possible !  Il n’y a pas de fatalité. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; nous devons les y ramener sans cesse,  car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli.

La misère,  j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas ailleurs, au lointain, sur un autre continent, dans un autre pays, je dis ici au Bénin et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?

Comme l’a écrit Hugo « Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. Comment veut-on guérir le mal si l’on ne sonde pas les plaies ? »

Voici donc ces faits.

Des rues, des maisons, des cloaques, ou des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants sans eau ni électricité, sans perspectives, sans avenir, sans espoir parce que jusqu’à un passé récent maintenu dans le dénuement et la misère ;

Eh bien, mes frères et sœurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être, qui ne doivent plus être et qui ne seront plus ; je dis avec force que nous devons dépenser toute notre force, toute notre  prévenance, tout notre génie, toute notre volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Non pas la politicaillerie, non pas la mesquinerie. Heureusement nous avons depuis quelques années empruntées le chemin qui nous relèvera. Des embuches, des obstacles, des erreurs, des divergences,  des doutes ? il y en avait, il y en a, il y en aura. Point de fatalité.

Voilà pourquoi je voudrais entretenir ceux qui me liront, jeunes et femmes de la haute importance du temps qui s’annonce.  Ce n’est pas le temps de l’individualisme ou de l’égoïsme. C’est le temps de l’avenir, c’est le temps du courage, c’est le temps de maintenir le Cap, c’est le temps du travail, de la solidarité et du progrès.

Ton vote est ton bien, pour le bien être de ton pays. Ton vote n’est pas l’instrument d’une revanche ou d’une vengeance. Prends le temps d’y penser. Telle est ma profession de foi.

Merci pour votre temps.

Que Dieu bénisse le Bénin.

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