ELECTION AUX USA : Trump se réveillera de son rêve quand Biden sera investi
Le 3 novembre, les Américains se sont rendus aux urnes pour élire leur nouveau président. Après quatre jours d’une longue et stressante attente due aux dénonciations infondées de Trump, la Pennsylvanie livrait son verdict le samedi 7 novembre. En remportant cet état, le candidat démocrate franchissait la barre fatidique de 270 grands électeurs nécessaires pour accéder au bureau ovale. Il n’y avait plus l’ombre d’aucun doute : Biden sera le 46e président des Etats-Unis. Mais, dans la tête de Trump, sa réélection a été volée. Et il n’en démord pas !
306 grands électeurs pour Biden contre 232 pour Trump ! Soit un peu moins qu’en 2016 où Trump remportait l’élection avec 304 grands électeurs contre 227 pour sa rivale Hillary Clinton qui, dès le 8 novembre déjà, a téléphoné à son rival pour reconnaître sa défaite. Pourtant, sur le plan national, au du point de vue de suffrages populaires, la candidate démocrate le devançait de 2,1 points de pourcentage, soit de 3 millions de voix. Cette année, son rival démocrate l’a battu en nombre de suffrages populaires et de grands électeurs : 81 255 933 voix contre 74 196 153 selon l’Associated Press. Mais, Trump n’est pas Clinton. Trump, c’est Trump.
Dans la tête de Trump …
Durant les primaires démocrates pour le choix du candidat du parti, Joe Biden apparaissait comme le candidat le mieux placé pour battre le président sortant, candidat naturel du parti républicain. Après la désignation du candidat démocrate, à mesure que l’élection du 3 novembre approchait, les sondages se suivaient et donnaient tous le président américain perdant. Mais, Trump n’y a jamais cru, se réfugiant derrière sa rhétorique anti-média et ses théories complotistes sans fondement en manquant de se concentrer sur une stratégie gagnante. Mais, la réalité était là : il dégringolait chaque jour dans les sondages. L’affaire George Floyd, du nom de cet afro-américain mort asphyxié sous le genou d’un policier blanc, a entaché sa fin de mandat. L’apparition de la pandémie du Covid-19 a mis plus à mal sa stratégie et la gestion qu’il en a faite ne lui a pas rendu service. Jusqu’à présent, Trump semble nier l’existence de la maladie qu’il continue d’ailleurs de qualifier de « virus chinois ». En raison de cette pandémie, le vote par correspondance s’imposait comme alternative dans une Amérique où le nombre de cas de contamination grimpait chaque jour avec des décès par centaine. Mais Trump, c’est Trump. Il n’a pas de mesure dans ses irrationalités. Plutôt que d’encourager ses partisans à ce mode de vote et afficher par là son empathie pour les familles endeuillées par le Covid-19, il a passé tout son temps à dénoncer la pratique. Pour préparer ses partisans à la protestation, en cas de défaite, il a avancé que le vote par correspondance favorisait la fraude.
… tout semble faux, même sa défaite évidente
La Géorgie, le Michigan, la Pennsylvanie ! C’étaient là les derniers espoirs vains de Donald Trump. Dans ces trois états, le présidant sortant a contesté les résultats et a même porté l’affaire devant la justice. Mais, comme sur un verdict unanime, Trump et ses avocats sont déboutés. Jeudi 19 novembre, le recomptage à la main des bulletins a confirmé la victoire du candidat démocrate. A la suite de la Géorgie, le Michigan a rendu son verdict le 23 novembre en certifiant à son tour les résultants donnant Biden gagnant, malgré la pression de Trump et de ses alliés sur les deux élus républicains dans l’espoir de retarder le processus. L’un d’eux s’est d’ailleurs abstenu. Enfin le dernier revers a eu lieu le lendemain, en Pennsylvanie. Ici, les résultats ont été également certifiés, confortant l’élection du démocrate. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est un verdict qui est venu sceller le sort du président sortant. Comme le rapporte RFI, dans un document de 21 pages, la cour d’appel pour le troisième circuit de Pennsylvanie ne mâche pas ses mots pour débouter les avocats de Donald Trump qui demandent l’annulation de la certification de la victoire de Joe Biden dans cet État-clé au nom de fraudes massives qu’ils sont incapables de prouver. « Ce sont les électeurs, pas les avocats qui choisissent le président. Il ne suffit pas de dire d’une élection qu’elle est irrégulière pour qu’elle le soit. Les accusations doivent porter sur des éléments précis et des preuves. Nous n’avons ni l’un ni l’autre », martèlent les juges, avant d’ajouter que « des élections libres et justes sont le poumon de notre démocratie ». Pourtant, rien ne semble décider Trump à reconnaître sa défaite. Chaque jour, il ne cesse de répéter ses accusations de fraude, même si ses soutiens commencent par se déliter. Le dernier en date à le lâcher, c’est son ministre de la Justice, l’un de ses fervents défenseurs. Ce 2 décembre, Bill Barr a reconnu que les enquêtes n’avaient pas permis de recueillir suffisamment d’éléments allant dans le sens d’une fraude systémique.
Dans un pays comme les Etats-Unis réputé pour être une terre de démocratie, cette attitude du président sortant détonne. Pour mieux le comprendre, il faut peut-être lire sa nièce Mary Trump, auteure du livre « Trop et jamais assez : comment ma famille a fabriqué l’homme le plus dangereux du monde ». Selon elle, rapporte « La Libre.be », les troubles psychologiques auxquels est en proie le locataire de la Maison Blanche représentent un réel danger pour les Etats-Unis : « Plus ça avance, plus on va voir son état se détériorer. Il faut se rappeler – et je ne dis pas ça pour créer de l’empathie autour de lui – qu’il est sous un stress qu’il n’a jamais connu avant. Il est dans une situation qu’il n’a jamais vécue : pour la première fois de sa vie, il doit se confronter à une défaite contre laquelle il ne peut rien faire, rien tenter. Et honnêtement, ça l’effraie beaucoup« . Quoi qu’il en soit, le 20 janvier, le président élu prêtera serment pour entrer en fonction. Les Etats-Unis ne pouvant avoir deux présidents, Trump partira bon gré mal gré.