Crise humanitaire : la Covid-19 fait le nid à la famine
Depuis décembre 2019, le monde entier fait face à une pandémie sans pareil. La Covid-19 a chamboulé les habitudes, mis le monde aux arrêts, faisant perdre à de nombreuses personnes, leurs emplois mais aussi leurs proches. Au jour du 14 juillet 2020, la pandémie continue de gagner du terrain sur la planète. Le bilan mondial est proche des 13 millions de personnes infectées (dont plus de la moitié aux États-Unis et en Amérique Latine), et 570 259 sont décédées. Mais si la pandémie continue de faire des ravages, elle risque au vu des conséquences qu’elle entraine de mettre le monde face à une autre pandémie plus grave encore : la famine. Déjà que la famine est un fléau qui sévit actuellement dans le monde, le nombre de cas pourrait très vite augmenter.
La faim dans le monde
Selon l’organisation mondiale de la Santé, la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est une maladie infectieuse due à un coronavirus découvert récemment. La majorité des personnes atteintes de la COVID-19 ne ressentiront que des symptômes bénins ou modérés et guériront sans traitement particulier. Le virus qui entraîne la COVID-19 se transmet principalement par des gouttelettes produites lorsqu’une personne infectée tousse, éternue, ou lors d’une expiration. Depuis son apparition dans la ville de Wuhan en Chine, le virus a déjà 13 070 097 personnes et fait plus de 572 441 décès. Pourtant le monde n’est pas encore au bout de ses peines. Puisque cette pandémie est sur le point de mettre le monde face à une autre pandémie : la famine.
D’après les dernières estimations, la faim touchait l’an dernier environ 690 millions de personnes, soit 8,9% de la population mondiale, dit le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En citant un rapport de la FAO, le Monde informe que quelque 135 millions de personnes, dans cinquante-cinq pays, étaient au bord de la famine en 2019. Le journal va plus loin pour détailler que « En 2019, c’est encore l’Afrique qui a payé le plus lourd tribut à cette situation d’insécurité alimentaire aiguë, avec 73 millions de personnes touchées, soit plus de la moitié. Parmi les pays dont la population est la plus largement concernée par ce fléau, le Soudan du Sud (61 %), le Yémen (53 %), l’Afghanistan (37 %), mais également la Syrie, Haïti, le Venezuela, l’Ethiopie, la République démocratique du Congo (RDC), le Soudan et la partie nord du Nigeria ». L’OMS dans un article écrit par John Holmes, explique que « la faim et la malnutrition sont les plus grandes menaces posées à la santé publique, faisant plus victimes que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose conjugués. Chaque jour, 25 000 personnes, dont plus de 10 000 enfants, meurent de la faim et des causes associées. On estime que 854 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde et que la hausse des prix risque de faire basculer 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté et la faim. Les risques sont particulièrement élevés parmi ceux qui dépensent au moins 60 % de leurs revenus pour se nourrir : les pauvres et les populations déplacées dans les villes, les populations rurales sans terres, les éleveurs de troupeaux et la majorité des petits exploitants agricoles ». Mais si ces chiffres font froid dans le dos, la situation pourrait encore plus s’aggraver dans les années à venir à cause des pandémies telles que la Covid-19.
Le coronavirus et la faim
L’Organisation mondiale de la santé est ferme et claire là-dessus : la Covid-19 pourrait faire augmenter les chiffres de la famine dans le monde. Dans un rapport intitulé « Le virus de la faim », publié en début juillet 2020, Oxfam international, alerte que jusqu’à 12 000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour à cause du Covid-19 d’ici la fin de l’année, soit potentiellement plus que les victimes du virus lui-même. Chema Vera, Directeur général intérimaire d’Oxfam International, a déclaré : « La COVID-19 est la goutte d’eau qui fera déborder le vase pour des millions de personnes déjà confrontées aux impacts des conflits, des changements climatiques, des inégalités et d’un système alimentaire défaillant qui a appauvri des millions de productrices et producteurs alimentaires et de travailleuses et travailleurs agricoles ».
Et aux premières loges des foyers qui pourraient subir cette pandémie, on retrouve le Brésil, l’Inde, le Yémen, le Sahel. L’Afrique sera encore durement frappée en plus de tous les maux qu’elle traine déjà au quotidien. La Covid-19 entraine des répercussions sociales et économiques de la pandémie, notamment le chômage de masse, une production et des ressources alimentaires perturbées et une aide sur le déclin.
Des solutions…
Le Directeur par Intérim de Oxfam International propose que « les gouvernements peuvent sauver des vies dès à présent, en finançant totalement l’appel humanitaire des Nations Unies face à la crise du COVID-19, en s’assurant que l’aide atteigne les personnes qui en ont le plus besoin et en annulant la dette des pays en développement afin de libérer des fonds pour financer des programmes de soins de santé et de protection sociale. Pour mettre un terme à cette crise alimentaire, les gouvernements doivent également construire des systèmes alimentaires plus équitables, plus résilients et plus durables, qui placent les intérêts des productrices et producteurs alimentaires et des travailleuses et travailleurs agricoles au-dessus des profits des géants de l’agroalimentaire ».
Ces approches de solutions peuvent vraiment aider à réduire les chiffres de la famine dans le monde. Mais il serait encore mieux si la pandémie du coronavirus est vite maitrisée par les gouvernants. Il urge donc que les professionnels de la santé du monde déploient plus d’efforts pour trouver la solution à cette pandémie. Du côté des gouvernants surtout en Afrique, l’aide à l’agriculture et à la production des denrées alimentaires pourraient être un plus pour stopper très vite les dégâts.