Consommation d’aliments Ultra-Transformés : une intoxication de la santé

Par le 20/07/2019 0 1363 Views

Vous êtes-vous déjà demandés si le poulet que vous mangez dans les fast-foods et autres restaurants sont du vrai poulet ? Vous êtes-vous déjà posés la question de savoir quel type de sucre est utilisé dans vos sodas, et dans d’autres aliments ? connaissez vous vraiment la composition de vos produits alimentaires ? Tant de questions qu’inconsciemment, nous refusons de nous poser très souvent, tant notre satisfaction gastronomique est notre priorité. Mais s’il est bien de manger et de combler un besoin vital, il est d’autant plus important que nous ayons quand même une idée presque claire de ce que nous ingurgitons et des probables dangers sur notre santé.

La transformation alimentaire regroupe des activités qui concernent la préparation (conditionnement et conservation) ou la fabrication d’aliments. De manière générale, la transformation peut être conçue comme une chaîne regroupant simultanément (ou non) des étapes de préparation et de fabrication. Selon le site Thésaurus de l’activité gouvernementales au Québec, la transformation alimentaire désigne « l’ensemble des opérations qui consistent à fabriquer, à partir de produits agroalimentaires, de produits alimentaires intermédiaires (PAI) ou de nutriments, des produits alimentaires propres à la consommation. Par exemple, l’industrie de la transformation de la viande couvre les activités d’abattage, d’éviscération et de découpe (première transformation), de désossage (deuxième transformation) et de fabrication de produits à plus forte valeur ajoutée tels les fromages, les charcuteries, les aliments prêts-à-servir (troisième transformation) ». En clair, les aliments que nous achetons ou ceux déjà prêts à être consommés subissent plusieurs transformations avant de venir sur le marché. Mais le fait est de constater que loin de subir seulement une simple transformation, nous faisons de plus en plus face à l’ultra-tranformation dans l’industrie agroalimentaire. Nous avons tendance à manger de moins en moins de vrais aliments, mais de plus en plus des ingrédients.

Selon la Radio Canada par exemple, « la consommation d’aliments transformés et sur-transformés a bondi de 136 % au Canada entre 1938 et 2011 ». Cette progression se fait au détriment d’aliments simples. Dans une interview accordée au BibliOBS, Anthony Fardet, spécialiste de la science des aliments et de la nutrition, rappelle d’abord que le concept scientifique de « produit ultra-transformé » est récent. Il a été défini en 2009 par Carlos Monteiro. Il continue pour expliquer qu’un « produit ultra-transformé – et non un « aliment » car ce n’en est plus vraiment un – se distingue tout d’abord par une longue liste d’ingrédients et additifs utilisés essentiellement par les industriels : au-delà de quatre-cinq de ces composés la probabilité d’être en présence d’un produit ultra-transformé est très forte ». Pour le spécialiste donc, ce produit est artificiel. « La part d’aliments naturels est donc très faible ; vous ne trouverez pas dans nos champs de cultures de barres chocolatées. Il est régulièrement enrichi en gras, sucre et sel. Son emballage est souvent coloré, très attractif pour favoriser l’acte d’achat. ». Comme pour renchérir, la Radio Canada informe que « les groupes alimentaires traditionnels ne permettent pas aux consommateurs de reconnaître les aliments ultra-transformés. Dans la section des produits laitiers, par exemple, on peut retrouver le meilleur comme le pire : un yogourt nature minimalement transformé fait de lait, de crème et de culture bactérienne et, à côté, un yogourt ultra-transformé fait de substances laitières, de gommes, de sucre ajouté, de saveurs et d’arômes naturels et artificiels. Des substances laitières, des colorants, des monoglycérides, ça ne pousse pas et ça ne vit pas dans la nature ». Et le site nutrition.fr renchérit pour informer que « contrairement à ce qu’on croit spontanément, les AUT ne se résument pas aux aliments traditionnels de la malbouffe comme les sodas ou les frites. En réalité, les AUT représentent 80% de l’offre actuelle en supermarché, y compris dans les rayons diététique, bio ou « végétarien » (la plupart des steacks végétaux sont des AUT). Ces aliments représentent plus du tiers des aliments consommés. D’après les chercheurs, ils seraient la première cause de mortalité précoce dans les grandes villes ».

Les aliments ultra-transformés sont source de plusieurs maladies pour l’homme
image: Agoravox

Un danger pour la santé

Dans un article récent sur notre site, la nutritionniste Rahmat SOKOINTO : « une alimentation est saine lorsqu’elle est constituée uniquement d’aliments dans leur état naturel. C’est-à-dire sans ajout de produits chimiques comme les colorants, les conservateurs et autres. Ce sont tout simplement des aliments bio. Elles deviennent donc équilibrées quand elles sont composées d’au moins un aliment de chaque groupe d’aliments ». Avoir dans son plat des produits bio et sains, relèvent de plus en plus du parcours du combattant. Les grandes enseignes de supermarchés mettent l’accent de plus en plus, ces dernières années, l’accent sur la composition des produits qu’ils vendent. Tant ils savent les conséquences des produits ultra-transformés sur la santé. Ce que nous dit la nutritionniste Lucrèce Kohossi. Pour elle, les conséquences sont de plusieurs ordres. « D’abord, il y a la perte des nutriments, des vitamines sensibles à la chaleur comme la vitamine C. La transformation exige certains principes comme l’augmentation du sel, comme avec la charcuterie, les jambons. Ça exige de grosse quantité de sel. Ça exige aussi l’ajout de produits artificiels qui s’avèrent pré-cancéreux. Je veux parler des nitrates, des composés pré-cancérigènes qui sont ajoutés. Quand je prends les conservateurs par exemple comme le glutamate qui font la controverse sur le marché » nous rapporte-t-elle.

Manger Sain et Bio

Des propos qui vont aussi dans le sens du spécialiste de la science des aliments et de la nutrition, Anthony Fardet. Parlant des aliments ultra-transformés, il explique qu’Ils sont, pour la plupart, hyperglycémiants, c’est-à-dire qu’ils favorisent l’élévation rapide du glucose dans le sang. « Une consommation régulière de produits ultra-transformés, source de sucres « rapides » (souvent ajoutés) favorise le gain de poids et l’insulino-résistance qui est l’étape prédiabétique. Puis vient le diabète de type 2 : l’ajout de sucre, sel et gras crée une forme de dépendance à ces produits car ces trois composés donnent envie d’y revenir. Or le diabète de type 2 et l’obésité sont les portes d’entrée vers des maladies plus graves comme certains cancers (un sur trois serait lié à une mauvaise alimentation), les maladies chroniques hépatiques (stéatose, stéato-hépatites) et les maladies cardiovasculaires (coronariennes et AVC). Ces produits sont aussi pauvres en fibres et en micro- et phyto-nutriments protecteurs, c’est-à-dire en antioxydants, vitamines, minéraux, oligo-éléments, polyphénols, caroténoïdes. On parle alors de calories « vides ». En clair, nous devons nous méfier des aliments ultra-transformés qui composent nos plats quotidiens. Donner la priorité à des produits bio, et sains. Même si consommer des produits ultra-transformés s’avère de plus en plus inévitable. Dommage !

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo