Comment dit-on nique la police dans ta langue ?

Par le 01/06/2020 0 1319 Views

Comment dit-on nique la police dans ta langue ?

Il y a quelques années, j’ai rencontré un étudiant polonais une fois qui m’a demandé de lui faire cette traduction. Comme un pied de nez au système, pour lui connaitre la traduction le mettait dans un camp face à l’autre. Des années plus tard, cette phrase m’est revenue et j’ai laissé libre cours à mes pensées sur le sujet.

Le meurtre de Georges FLOYD a rappelé au monde occidental que la brutalité policière teintée de racisme est encore présente et sévit grandement. Elle n’est pas que présente aux Etats-Unis mais aussi dans plusieurs sociétés occidentales. Après le déferlement de violences et de protestations qui ont suivi ces derniers jours, se pose la question de « l’après » . Car nul besoin d’être d’avoir le don de Cassandre pour prophétiser que dans quelques mois, un autre Georges Floyd se fera tué. De ce nouveau meurtre, les militants et les influenceurs fervents défenseurs du Black Lives Matter feront des posts et des lives sur Instagram pour nous expliquer avec conviction que la police de blancs tue les noirs et qu’il faut que ça cesse, trop c’est trop …Et après ?

La brutalité policière dans le monde et le racisme

Être policier est un sacerdoce car on dédie sa vie à la sécurité de ses concitoyens au péril de sa vie parfois. Aucune société moderne ne s’est développée sans une police efficiente et soucieuse de l’ordre public.

Au sens étymologique, le mot « polis » signifie « cité » au sens de l’administration de la cité. La fonction de la Police est donc de maintenir l’ordre public et d’intervenir contre des malfaiteurs ou les fauteurs de troubles. Elle est détentrice du monopole de la violence octroyée par l’Etat à qui elle rend compte. Fort de ce monopole, tout citoyen doit se sentir en sécurité face à ses agents et leurs comportements sont régis selon un cadre fixé par la Loi. Malheureusement ce ne fût pas le cas de Georges Floyd et de tant d’autres personnes dans le monde. Car oui la violence policière est présente dans de nombreux pays en Afrique, Amérique,  Europe et Moyen-Orient. Il n’existe pas un seul continent où des policiers ne sont pas permis de rouer de coup, un voleur, un manifestant, ou une personne sans masque en ces temps de Covid..

La seule différence avec des pays occidentaux où sont présents des immigrés des citoyens de couleurs différentes est que les violences policières sont teintées d’un racisme parfois affiché ouvertement. Avant même des faits de violence, on peut noter une différence de respect et de considération en fonction de votre teinte de peau. Selon un théorème zemmourien du nom d’Eric Zemmour, chercheur en analyse statistique très objectif et accessoirement Écrivain chroniqueur : plus vous êtes basané, plus la probabilité que vous ayez des comportements délictueux ou criminels serait forte ! Que ça !

Alors le policier qui vous contrôle se permettra de vous tutoyer. Si vous osez lui répondre en termes inappropriés, il vous rappellera avec fermeté que lui est l’autorité et que vous n’êtes rien ! Si vous osez lui répondre encore une fois, il se permettra de vous mettre les menottes non pas sans envie assouvie de vous distiller quelques coups bien sentis sur les côtes sans laisser de traces…

Il y a quelques jours en France, Carmélia Jordana s’est exprimée sur ces violences. Le tribunal médiatique lui est tombé dessus avec des « Pour » et des « contre » . Sauf que,  peut-être avec maladresse a-t-elle soulevé un problème latent dans les sociétés occidentales ! Car oui, plus vous êtes foncés, moins vous avez envie de vous retrouver à côté de policiers (peu importe leurs couleurs de peaux d’ailleurs…) Dès l’enfance, on vous apprend à faire attention ; à ne pas mettre de jogging ou de pull à capuches pour ne pas ressembler à une racaille ! (cf. Trayvon Martin)

Voilà où on en est !

Pour remédier, je propose trois pistes de réflexion. Dans un premier temps,  c’est à l’Institution policière de se remettre en question en assumant que des gens en son sein utilisent la force publique pour assouvir leurs pulsions de racistes (point) ! Dans un deuxième temps, les citoyens doivent enjoindre les représentants politiques à appliquer des sanctions exemplaires vis-à-vis des fauteurs de troubles. Je précise dans ces mesures sont incluses, celles qui permettent aussi de sanctionner sévèrement les citoyens qui agressent gratuitement les policiers. Enfin l’Education des jeunes citoyens  (futurs policiers et citoyens lambda) par le rappel des droits et devoirs de chacun permettra de juguler un peu ce phénomène à long terme. A défaut d’appliquer une ou certaines de ces mesures, bon nombre de nos futures générations de citoyens n’hésiteront pas à traduire « Nique la police » dans toutes les langues possibles  !

A bientôt

MiguelKpakpo

Epris de sujets sociétaux et politiques, j'ai été moulé dans l'univers des années 90 et 2000. Éclectique, amateur de politique et de rap, je connais aussi bien les classiques de Koba La D et que ceux de Karl Marx! “Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes.”