Racisme/la révolution : A quand la fin des violences policières ? (2ème partie)
Ce mardi 09 juin, George Floyd a été inhumé devant des milliers de témoins venus assistés aux dernières heures de celui qui est devenu un symbole de lutte contre le racisme et les violences policières. Le 25 mai, cet Afro-Américain a été tué par un policier. Interpellé par ce dernier parce qu’il aurait faire une transaction avec des faux billets, Floyd, sera maintenu ventre contre terre, un genou du policier Derek Chauvin sur son cou pendant 8 minutes 46 secondes. Après avoir crié plusieurs fois à l’adresse du policier, « je ne respire », il succombera. L’Amérique s’en indigne.
Mort par arrêt cardiaque et pulmonaire : c’est le résultat de l’autopsie faite sur George Floyd. Sud Info informe que Lundi 1er juin, le médecin légiste officiel en charge de l’autopsie de la victime avait déjà fait savoir que George Floyd était mort « par homicide » à cause de la « pression exercée sur son cou » par la police, et était drogué au fentanyl, un puissant opiacé. « L’Afro-Américain a fait un « arrêt cardiaque et pulmonaire » à cause de son immobilisation par les forces de l’ordre » cite le site qui rapporte les détails du communiqué publié par le médecin légiste du comté de Hennepin. Cette mort fait donc suite à une violence policière. Des manifestations pour dire non à ce type de violence et au racisme ont rapidement pris corps dans plusieurs pays du monde notamment ceux de l’Europe et de l’Amérique. Très vite, les dirigeants sont montés au créneau pour annoncer des mesures dans ce sens.
Les dernières mesures
Le lundi 08 juin, des démocrates du Congrès américain se sont agenouillés pour observer 8 minutes 46 de silence en hommage au « martyr » de George Floyd et d’autres Américains noirs tués par la police. La présidente démocrate du Congrès, Nancy Pelosi a ensuite présenté un projet de réforme « structurelle » de la police. Cette proposition de loi vise à « mettre fin aux brutalités policières, obliger la police à rendre des comptes, améliorer la transparence et créer des changements profonds et structurels qui protègent le droit de tous les Américains à la sécurité et à une justice égalitaire ». Le « Justice and Policing Act » entend entre autres créer un registre national pour les policiers commettant des bavures, faciliter les poursuites judiciaires contre les agents et repenser leur recrutement et formation explique le Journal de Montréal.
De l’autre côté en France où plus de 23.000 participants se mobilisent pour dénoncer des violences policières et le racisme, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi 08 juin des mesures pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre. Tv5 monde fait le point de cette sortie du ministre en rapportant ses propos. « Il a annoncé l’abandon de la méthode d’interpellation policière controversée de la prise par le cou, dite de l’étranglement. Elle ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. C’est une méthode qui comportait des dangers. Par ailleurs, si un policier ou un gendarme doit maintenir quelqu’un au sol lors de son interpellation, il sera désormais interdit de s’appuyer sur sa nuque ou son cou » nous apprend le site. Des mesures accueillies sans grande joie au sein des manifestants qui espèrent plus.
Le cas de l’Afrique
En Afrique noire, il est rare d’entendre parler de racisme même si dans certains pays, la xénophobie est encore très présente. Toutefois, la violence policière est très présente. Les manifestations même quand elles sont pacifiques font naitre des blessés ou mort par balles ou par gaz lacrymogène. En 2018, lors de la célébration le 15 mars de la Journée Internationale contre les violences policières, Africanews a classé le top 10 des polices africaines les meilleures mais aussi le top 10 des supposées être les plus mauvaises. Dans le dernier cas, on retrouve Madagascar (111e), Zambie (112e), Ethiopie (115e), Sierra Leone (117e), Cameroun (120e), Mozambique (122e), Ouganda (124e), Kenya (125e) et de la République démocratique du Congo (126e).
La période de Covid-19 a vu plusieurs payses instaurées des mesures telles que le couvre-feu. Cette mesure a vu circuler sur les réseaux sociaux, de citoyens ne respectant pas le couvre-feu sévèrement battus par les policiers que ça soit au Burkina Faso qu’en Côte-d’Ivoire. D’un autre côté au Bénin par exemple, une dame a été tuée par balle au cours d’une manifestation en mai 2019 dénonçant la tenue des élections exclusives. Au Kénya, BBC Afrique informe qu’en novembre 2019, « les Kényans ont exprimé leur indignation après la diffusion en ligne d’une vidéo de policiers battant un étudiant. On peut voir quatre policiers le frapper avec un bâton et lui piétiner la tête, avant qu’il ne soit emmené ».
Les cas de violences policières sont légions dans le monde. Si sur les autres continents la pratique est liée au racisme souvent, en Afrique tout est prétexte pour exercer la violence sur les populations. Une infraction de la route, un vol, une marche pacifique de l’opposition, etc. les raisons sont nombreuses. D’ailleurs dans les pays africains l’armée est très crainte. Si les autres corps du métier ne sortent qu’en cas d’extrême urgence, la police, elle, est dans les rues tout le temps pour intervenir rapidement ou pour le maintien de l’ordre. Mais elle se croit très souvent toute puissante. Pour un peu qu’un ordre vient de sa hiérarchie, l’exécution sur le terrain devient très violente. Si donc les regards sont tournés aujourd’hui outre le continent pour dire non au racisme et aux violences policières, les africains doivent aussi exiger de leur police du respect et de la considération. Nul n’est au-dessus de la loi.