11ème édition du FEMUA : le festival tient toujours ses promesses

Par le 23/04/2018 0 855 Views

Ouverte mardi 17 avril à Abidjan, la 11ème édition du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA) a pris fin ce dimanche 22 avril 2018. Si contrairement aux autres éditions, le Festival s’est tenu cette année à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports d’Abidjan (INJS), organisateurs, festivaliers, musiciens ont pu vivre une bonne semaine aux sons de différents rythmes et danses.

Onze ans déjà que le mythique groupe ivoirien Magic System a initié le Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (Femua). Une initiative pour rendre hommage à ce quartier qui les a vus évoluer. Asalfo et ses amis espèrent « redonner un petit peu de leur gloire au quartier populaire mais être aussi une tribune de promotion des rythmes musicaux urbains ». L’édition de cette année qui a duré du 17 au 22 avril a été placée sous le thème « Jeunesse africaine et immigration clandestine ». Un thème d’actualité dans le contexte ivoirien dans la mesure où la Côte d’Ivoire est durement frappée par l’immigration clandestine selon les organisateurs.  La semaine du festival au-delà de la musique a été donc la plate-forme pour plusieurs activités. Le Carrefour Jeunesse, le FEMUA Kids, les ateliers de musiques et de séances de coaching pour des artistes débutants, des tournois sportifs sont autant d’activités qui ont marqué le FEMUA 11.

Amadou Gon Coulibaly, premier ministre ivoirien et parrain du festival dira au cours de la cérémonie d’ouverture du festival que « le Femua est loin d’être un festival quelconque à négliger». Il continuera pour expliquer qu’au-delà des « autres festivals qui valorisent l’expression musicale, les valeurs artistiques et de promotion de message interculturel, le Femua intègre dans sa programmation les réflexions ayant pour objectif de sensibiliser la jeunesse ».

L’engouement autour des activités

L’une des activités phares qui a marqué cette édition du Femua 11 reste la rencontre des jeunes venus de tous les coins de la Côte d’Ivoire. Le Carrefour Jeunesse qui s’est tenu sur le site de l’INJS a connu la participation du ministre de la jeunesse ivoirien, Touré Mamadou. Les jeunes ont été entretenus sur les risques que comporte la traversée clandestine. Si le risque de perdre la vie est grand, rien ne leur garantit que l’eldorado soit ailleurs. Mamadou Touré invitera les jeunes à « savoir partir ».

Les enfants n’ont pas été laissés pour compte lors du festival de cette année. Le terrain Aby Raoul a servi aux installations du village Femua Kids. Mercredi 18 avril, ce sont des dizaines d’enfants, le sourire aux lèvres, qui ont envahi le village devenu terrain de jeu pour l’occasion. Ceci entourés des artistes invités sur le festival, venus se détendre.

Les grandes scènes

Comme chaque année depuis 11 ans, le Femua a encore regroupé des artistes de renom. Sidiki Diabaté, Soprano, Yémi Aladé, Zeynab, Sidonie la Tigresse, DJ Kedjévara, Lokua Kanza étaient au nombre des artistes qui sont montés sur le podium au cours de cette édition.

Et c’est le malien Sidiki Diabaté, maitre incontestable de la Kora, qui a été l’un des plus grands artistes ayant ouvert les grandes scènes ce vendredi 20 avril. Avant lui, la star de la musique traditionnelle, Sidonie la Tigresse a tenu en haleine le public. Sidiki Diabaté a tenu son pari de faire de la musique coupé décalé avec sa kora.

Pour le deuxième jour des grandes scènes, la chanteuse béninoise Zeynab Habib, a régalé le public de sa musique moderne mais aussi avec du bolojo, rythme de son village. Pendant une heure de scène, elle a fait revisiter au public des titres choisis pèle mêle de ses différents albums. Cette soirée a été aussi marquée par le passage de l’artiste congolais Lokua Kanza qui fêtait ce dimanche 22 avril son 60ème anniversaire. L’occasion pour les festivaliers, les artistes et les organisateurs de lui rendre hommage en lui chantant tous en cœur un joyeux anniversaire. Très ému, l’artiste a laissé entendre : « je ne sais plus comment je vais chanter. Quand on est artiste, fêter son anniversaire sur scène, c’est la plus belle chose.»

Après son passage, les festivaliers ont été tenus en éveil toute la nuit avec le passage de l’artiste français Soprano et de la nigériane Yémi Aladé. Le festival a pris fin le dimanche avec la montée sur scène du groupe Magic Systèm, initiateur dudit festival.

Cette nouvelle édition qui vient de finir lève le voile sur les doutes qui planaient sur l’avenir du festival depuis la mort sur scène de Papa Wemba au cours du Femua 9. Tout porte à croire que le festival a encore de beaux jours devant lui.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo