Visibilité de la création africaine contemporaine : les 4 exigences selon Macky Sall

Par le 07/05/2018 0 695 Views

Lors de son allocution d’ouverture de la 13è édition de la biennale de l’art africain contemporain, Dak’Art 2018, le 03 mai 2018 au Grand Théâtre National de Dakar, le président sénégalais Macky Sall a enoncé 4 exigences qui pourront conduire à la visibilité de l’art africain contemporain.

Estimant que « la présente biennale se tient dans un contexte marqué par la prééminence de l’économie de la culture, en ce monde en mutation dans lequel les produits culturels génèrent de plus en plus de richesses » et que « le marché de l’art contemporain connaît une formidable croissance, même si la place de l’Afrique demeure encore très faible », le président du Sénégal Macky Sall a exposé 4 exigences qui pourraient changer la donne dans les années à venir.

La première est le financement de la culture. Et alors que pour Macky Sall, les mécanismes de financement existants sont obsolètes, il s’est engagé à «être l’avocat de la biennale auprès de mes collègues de l’Union africaine, afin que les gouvernements des Etats puissent participer au développement de la culture en Afrique ».

Installation du sud africain Moshekwa LANGA à la biennale de Dakar ©DR

La deuxième exigence, selon le président sénégalais, est celle de la formation. Faisant référence à des chiffres publiés en 2017, il a fait savoir que parmi les 100 Africains ayant enregistré le plus grand nombre d’œuvres vendues, 62 sont sortis d’écoles d’art. Ce qui, en son sens, justifie l’urgence de “renforcer la formation des artistes. Elle ne doit pas seulement porter sur la manière de produire de l’art, mais également sur la manière de l’offrir aux autres’’.

La troisième exigence est la prise en charge plus effective des entreprises et des industries créatives. Aujourd’hui, à l’en croire, les produits des artistes connaissent un intérêt grandissant à travers le monde. Il faut juste un soutien conséquent aux galeries afin qu’elles puissent mieux assurer leurs missions allant dans ce sens.

Enfin, la quatrième exigence est la prise en compte du droit d’auteur. “L’œuvre d’art peut avoir une valeur artistique, intellectuelle, morale, sociale et politique, mais elle n’a pas forcément une valeur économique, même si elle contribue à la création de la valeur marchande. C’est pourquoi je salue la coopération avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle’’, a soutenu le chef de l’Etat.

L’Etat sénégalais double sa subvention à la biennale

“Je réaffirme mon ambition de renforcer la force contributive de la biennale pour le rayonnement de l’art africain contemporain, à travers notamment la hausse de la dotation budgétaire allouée à ce rendez-vous culturel phare. J’ai décidé de porter la subvention non pas de 500 millions à chaque biennale, mais de 500 millions par an. Ce qui fait un milliard pour la biennale’’. Dans les premières minutes de son adresse la salle pleine du Grand Théâtre National, le président de la République Sénégalaise Macky a arraché des applaudissements nourris du public venu massivement assisté à l’ouverture officielle de la 13è édition de Dak’Art, la biennale de l’art africain contemporain qui se tient du 03 mai au 02 juin.

Exposition de la Franco-Béninoise Laeila Adjovi ©Yanick Folly

Cette annonce qui sonne comme une réponse aux difficultés d’organisation énumérées plus tôt par le président du comité d’orientation Baïdy Agne. En effet, ce dernier a souligné la nécessité pour le gouvernement sénégalais de “protéger et promouvoir la biennale’’. D’ailleurs, toute l’allocution du président de la république peut être considérée comme un chapelet de pistes de solutions aux diverses doléances du président du comité d’orientation.

Ainsi, alors que Baïdy Agne a plaidé pour l’urgence du respect de la loi sur le 1%  artistique « dans toute sa rigueur », le président MAcky Sall a instruit, dans son allocution, le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly à veiller au respect de ladite loi faisant obligation d’intégrer un projet de décoration artistique ou dans l’équipement d’un établissement public ou recevant du public d’un coût prévisionnel de plus de 20 millions de francs Cfa.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo