Lutte contre le paludisme en Afrique : le chemin reste long

Par le 07/06/2019 0 1542 Views

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est ferme sur le sujet. Le paludisme tue un enfant toutes les 30 secondes en Afrique. Maladie infectieuse due à plusieurs espèces de parasites appartenant au genre Plasmodium, le parasite est transmis à l’homme par la piqûre de moustiques infectés. Des précautions sont prises par les organisations pour lutter contre cette maladie qui tue plus que le sida surtout en Afrique. En cette période de saison pluvieuse dans plusieurs pays du continent, il est important de revenir sur cette maladie, parler des causes, des symptômes, des conséquences, du traitement et des moyens de prévention.

Dans cette clinique privée située au centre-ville de Cotonou au Bénin, le service pédiatrie est débordé en ce jeudi matin de juin. Entre les cris d’enfant, les prises de température, les injections, le pédiatre nous explique que son service fait face à plus de cas de paludisme chez les enfants ces derniers jours. « C’est normal avec la saison des pluies qui a démarré. Il y a des eaux stagnantes partout et dans les maisons. C’est là où les moustiques se développent. Les enfants et les femmes enceintes sont plus vulnérables. On essaie de gérer comme chaque année à la même période » affirme t’il. Et pour raccompagner les mamans qui ont finit les traitements du jour, le service de pédiatrie leur offre une moustiquaire imprégnée pour la prévention de la maladie.

Des chiffres alarmants…

Selon l’OMS, cette maladie cause aux alentours d’un million de victimes par an dans le monde. Environ 40% de la population mondiale est exposée à la maladie et 500 millions de cas cliniques sont observés chaque année. Le 19 novembre 2019, l’Organisation publiait son rapport annuel sur le paludisme. L’un des objectifs essentiels de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 consiste à « réduire les cas et les décès dus au paludisme » d’au moins 40 % d’ici à 2020. Mais avec ce dernier rapport, il est clair que cet objectif ne sera pas atteint.

Maladie parasitaire. potentiellement mortelle. 90 % des cas en Afrique. transmise par le moustique ANOPHELES. le soir et la nuit.

En effet, selon l’organisation mondiale de la santé, en 2017, 219 millions de cas ont été recensés, tandis que le paludisme a causé la mort de 435 000 personnes cette année avec un fort taux pour l’Afrique. L’OMS estime que « L’Afrique subsaharienne représente toujours une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. En 2015, cette région enregistrait 90% des cas et 92% des décès dus à cette maladie ».

Le paludisme selon l’OMS, est causé par des parasites du genre Plasmodium qui sont transmis par les piqures de moustiques vecteurs infectés appartenant à l’espèce anophèles. Parmi les 5 espèces de parasites causant le paludisme chez les êtres humains, Plasmodium falciparum est le plus dangereux. Rejoignant l’OMS, l’institut pasteur dira que le paludisme est une maladie infectieuse potentiellement mortelle. L’institut continue pour expliquer les manifestations cliniques de cette maladie. Ainsi, le paludisme débute par une fièvre 8 à 30 jours après l’infection, qui peut s’accompagner – ou non – de maux de tête, de douleurs musculaires, d’un affaiblissement, de vomissements, de diarrhées, de toux. Des cycles typiques alternant fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration intense, peuvent alors survenir : c’est  » l’accès palustre ». La périodicité de ces cycles dépend de l’espèce de parasite en cause, et coïncide avec la multiplication des parasites et l’éclatement des globules rouges, qui conduit également à l’anémie. Le paludisme engendré par P. falciparum peut être fatal s’il n’est pas traité. Dans certains cas, les globules rouges infectés peuvent obstruer les vaisseaux sanguins irriguant le cerveau : c’est le neuro-paludisme, souvent mortel.

Des plants d’artemisia
Photo: observateurs france 24

Des méthodes traditionnelles pour en guérir ?

En 2015, environ 303 000 enfants africains sont morts du paludisme avant leur 5ème anniversaire selon l’OMS. Dans son rapport 2017, l’organisation dit que « 80% des cas de paludisme en 2017 sont concentrés en une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne et l’Inde. 47 % du nombre total de cas sont situés dans quatre pays du continent : le Nigeria (25%), la République démocratique du Congo (11%), le Mozambique (5%) et l’Ouganda (4%) ». Mais plus encore, six pays africains réunissent 49 % des décès dus à la maladie. Le Nigeria (19 %), la République démocratique du Congo (11 %), le Burkina Faso (6 %), la République-Unie de Tanzanie (5 %), la Sierra Leone (4 %) et le Niger (4 %).

Face à ces chiffres alarmants et du fait de la non disponibilité à l’heure actuelle d’un vaccin contre cette maladie, des voies et moyens sont mis en place pour mettre un frein à la maladie. Si dans les laboratoires, des médicaments sont chaque jour prouvés pour traiter la maladie, plusieurs pays notamment de l’Afrique, de l’Asie font recours au traitement naturel c’est-à-dire par les plantes. L’une de ses plantes est l’Artemisia Annua. Elle est utilisée en médecine traditionnelle chinoise depuis plus de 2 000 ans. On l’utilise sous forme de tisane ou en poudre, car ses feuilles et ses tiges ont la capacité de combattre la fièvre, de repousser les moustiques et, d’après l’Institut de recherche et de développement (IRD), elle peut prévenir le paludisme et même permettre la guérison. Dans un reportage des observateurs de France 24 sur cette plante, il est qu’il s’agit d’une plante qui pourrait mettre fin à l’épidémie mondiale de malaria. Selon eux, « Aujourd’hui, de nombreuses associations sont convaincues que l’artemisia est une plante qui, utilisée toute entière, pourrait éradiquer la maladie. Efficace, facile à cultiver et à transformer, elle serait un remède adapté aux problématiques du continent africain : pauvreté, accès limité aux centres de soin et aux médicaments, très couteux. ».

Dormir sous moustiquaire imprègnée permet de lutter contre le paludisme
Photo: Jeune Afrique

Mais la guérison par cette plante reste controversée par l’Organisation Mondiale de la Santé. Selon smart plante, « l’Organisation ne recommande pas l’artémisinine seule et sous sa forme naturelle mais une version de la molécule de synthèse avec une molécule de médicaments comme l’amodiaquine ou le méfloquin ». La prévention de la maladie par des gestes utiles comme dormir sous moustiquaire imprégnée reste la meilleure solution pour lutter contre cette maladie.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo