Le coronavirus (COVID-19) : quel impact sur l’environnement ?
Réduction du transport routier, baisse du trafic aérien, confinement des populations, diminution de la consommation et arrêt temporaire du fonctionnement des usines : depuis l’avènement du COVID-19, plusieurs États ont décidé de fermer leurs frontières et d’arrêter temporairement leurs activités économiques. Cette pandémie ainsi que les mesures prises pour la contenir ont, non seulement provoqué un ralentissement de l’économie mondiale, mais elles ont également entraîné des bénéfices inattendus sur le climat.
Le mercredi 11 mars, le COVID-19 changeait de statut. Alors que certains le qualifiaient encore d’épidémie à foyer multiple, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement déclaré que le nouveau coronavirus passe au niveau de « pandémie ». En cause ? Sa propagation à l’échelle mondiale et la hausse du nombre total de personnes infectées. Pour lutter contre ce fléau, certains pays ont mis sur pied des mesures radicales. La conséquence imprévue de l’une de ces mesures qu’est le confinement, c’est la diminution spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre, gaz qui contribuent au réchauffement climatique de la planète. Ainsi, pendant que la pandémie sévit et que les hommes sont concentrés à chercher des solutions pour lutter contre elle, la planète bénéficie d’un petit moment de répit. Peut-on alors dire que le Coronavirus a un impact positif sur l’environnement ?
Le coronavirus, une bonne nouvelle pour la planète ?
En Chine, puisqu’il s’agit du premier pays touché par cette pandémie, le gouvernement a opté pour une mise en quarantaine de la population afin de stopper l’avancée rapide du fléau. Cette décision bien qu’elle ait porté un coup dur à l’économie du pays, a contribué à réduire les polluants atmosphériques, les émissions de gaz à effet de serre et les rejets de particules fines. Comme le rapporte le site de la chaîne météo « le taux de monoxyde de carbone a par exemple dégringolé de 10 à 45 % de Wuhan à Beijing. Quant au taux de particules fines, il a, lui aussi chuté de 30 % sur le mois de février par rapport aux trois années qui précèdent. En janvier et février, un gaz très toxique émis par les véhicules et industries, le dioxyde d’azote (noté NO2), a vu son taux baisser de 30 à 50 % dans certaines villes chinoises par rapport à la même période prise en 2019 ». Ainsi, plusieurs villes chinoises habituellement recouvertes d’une brume polluante, ont peu à peu retrouvé un ciel suffisamment clair. En outre, certains scientifiques affirment que la diminution de la pollution a permis d’épargner plus de vie que le coronavirus n’en a prise. En effet, la surmortalité annuelle liée à la pollution atmosphérique dans le pays est évaluée à 1,1 millions de personnes alors que le bilan actuel de décès dû au virus est de 3500 personnes.
Cependant, la Chine n’est pas le seul pays à avoir constaté une nette amélioration de la qualité de l’air. L’Italie a également vu son taux de pollution atmosphérique et d’émissions de gaz à effet de serre baissé drastiquement. De même, les eaux d’ordinaire trouble et malodorantes de Venise ont retrouvé un aspect limpide et transparent. Les animaux comme les cygnes et les dauphins qui avaient disparu depuis longtemps du fait des déjections d’origine anthropique sont réapparus. Les poissons ont refait surface et sont désormais bien visibles dans l’eau. La France est quant à lui, l’un des pays d’Europe récemment touché par le COVID-19. Et même s’il est encore trop tôt pour remarquer des changements similaires sur l’environnement, la majorité des scientifiques affirment que les mêmes effets positifs apparaîtront d’ici là.
Quel impact sur l’environnement à long terme ?
Bien que la crise sanitaire actuelle soit perçue comme bénéfique pour l’environnement, cette situation ne sera que de courte durée. En réalité, la relance des activités économiques après la pandémie pourrait induire une augmentation des rejets de polluants dans l’atmosphère. Ceci, surtout si les pays touchés comme la chine décident d’investir dans les énergies fossiles pour relancer plus rapidement leurs économies. « Les réductions d’émissions liées au coronavirus ne sont pas structurelles. Elles vont disparaître dès que le transport de biens et de personnes sera rétabli après l’épidémie » signale le chercheur Joeri Rogelj. Un scénario similaire à celui des années 2008 lors de la crise financière serait donc à craindre. D’autre part, les nombreux efforts consentis par les États pour protéger l’environnement, en particulier les mesures visant à limiter le réchauffement climatique, pourraient être réduit à néant. Comme l’affirme François Gemenne, chercheur à l’université de Liège et membre du GIEC (Groupe Internationale des Experts pour le Climat) dans le journal le point « à l’issue de cette crise, comment voulez-vous par exemple reparler de la taxation du kérosène alors que les compagnies aériennes auront beaucoup souffert ? ».
Le coronavirus a un effet positif évident sur l’environnement. Depuis le début de la crise sanitaire, avec la baisse des activités anthropiques, on constate une réduction de la pollution atmosphérique et de la température moyenne à la surface de la terre. Toutefois, nous ne pouvons souhaiter que le virus sévit pour faire plus de dégâts et mieux, certains scientifiques s’accordent à dire qu’il existe un risque majeur de rebond après la relance des activités à la fin de la pandémie.