SANTE/CORONAVIRUS: Une pandémie et un bouleversement mondial

Par le 27/03/2020 0 776 Views

Apparu mi-décembre 2019 dans la ville de Wuhan en Chine, le nouveau coronavirus s’est aujourd’hui étendu à tous les continents, avec chaque jour un bilan funeste. En raison de sa propagation rapide, l’OMS l’a déclaré pandémie. Pour s’en prémunir, chaque Etat a pris des mesures, les unes plus drastiques que les autres. Du confinement des populations à la mise en quarantaine de tout un pays, en passant par la fermeture des écoles et des frontières, on assiste à une remise en cause générale de tout ce qui était mondialement admis comme la norme. Pour endiguer cette maladie mortelle, toutes les mesures sont envisagées, tout devient possible.

« Mi-décembre 2019, dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, une épidémie de coronavirus s’est déclarée, causée par un nouveau type de coronavirus d’abord nommé 2019-nCoV, puis renommé SARS-CoV-2. Encore jamais observé avant son apparition dans cette métropole de 11 millions d’habitants, les autorités sanitaires chinoises ont officiellement annoncé sa découverte le 7 janvier 2020. Le 30 janvier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale. Le 11 février, l’OMS a donné un nom à la maladie causée par ce nouveau coronavirus : Covid-19. Le 11 mars, l’OMS a requalifié l’épidémie en pandémie. » Ainsi RFI décrit la chronologie de cette maladie qui progresse avec un effet boule de neige. Le 25 mars 2020, on décompte plus de 340 000 cas d’infection détectés dans 164 pays et territoires depuis le début de l’épidémie avec au moins 19 000 morts. Selon l’OMS, 85% des cas recensés se trouvent en Europe et aux Etats-Unis. L’Afrique compte environ 1 988 cas confirmés pour 58 décès selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. 44 pays sur 54 sont désormais touchés. C’est dire combien la situation est alarmante. Et les dirigeants du monde en ont pris la mesure.

Les manifestations du nouveau coronavirus

Le coronavirus appartient à une famille de virus dont certains n’affectent que les animaux. La maladie respiratoire engendrée par ce virus est désignée par le terme Covid-19, pour Coronavirus Disease 2019. Les coronavirus sont zoonotiques et se transmettent entre les animaux et les humains. Le SARS-CoV-2 désigne l’agent pathogène qui se transmet entre les hommes. L’hôte intermédiaire du SARS-CoV-2 (Covid 19) pourrait être le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction, estiment des scientifiques chinois. Le virus serait apparu en décembre sur un marché de Wuhan où étaient vendus des animaux sauvages destinés à être consommés.

La peur de la contagion bouleverse tous les programmes mondiaux
Image: Huffigton post

La transmission interhumaine est avérée par voie respiratoire, contact étroit avec un malade à moins d’un mètre (postillons, toux, éternuements), rappelle RFI. Dans la crainte d’une contamination, la curiosité est donc portée sur la durée de vie du virus une fois projeté par un porteur. A ce propos, de récentes analyses permettent d’en apprendre davantage. L’Institut américain de recherche sur les allergies et les maladies infectieuses s’est penché sur la question de la survie du Covid-19 sur différents supports. Sur les « aérosols », c’est-à-dire les micro-gouttelettes en suspension dans l’air, le virus peut y être détecté 3 heures après leur projection. C’est dire qu’un malade qui éternue ou tousse sans se protéger la bouche, comme il est recommandé, diffuse autour de lui ces gouttelettes infectées pendant trois heures. Concernant les surfaces, la même étude montre que le Covid-19 résiste 4 heures sur du cuivre, 24h sur du carton et jusqu’à 2 ou 3 jours sur du plastique ou de l’acier inoxydable. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est conseillé de désinfecter régulièrement des surfaces comme les poignées de porte, les boutons d’ascenseur ou encore les bureaux d’entreprises à l’eau de javel ou de l’eau et du savon. En Chine par exemple, une équipe a étudié le cas d’un immeuble où 7 personnes, travaillant dans des bureaux différents et n’ayant pas eu de contacts directs, étaient tombées malades. Ils ont alors émis l’hypothèse selon laquelle les toilettes communes pourraient être la source d’infection, via de la matière fécale. Cela rappelle l’importance de désinfecter les lieux de passage et surtout de se laver les mains et d’éviter les contacts humains, insiste la Radio française.

Le grand bouleversement

Le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), maladie respiratoire contagieuse et parfois mortelle, également  causée par le coronavirus, apparue en 2002, n’est transmissible par un malade que 4 ou 5 jours après l’apparition des premiers symptômes. Mais, le Covid 19 est transmissible dès le début, aussitôt les premières toux, fièvre ou difficulté respiratoire. Chez certains patients, avant même qu’il ne se sente souffrant. Ce qui constitue une difficulté à enrayer la propagation du virus et explique la vitesse exponentielle de son évolution dans chaque pays touché et d’un pays à un autre au gré de la mobilité des personnes.

Le Covid 19 dicte à toutes les nations du monde un mode de fonctionnement jamais imaginé auparavant. Quelques jours après l’apparition du nouveau coronavirus en Europe, Daniele Rugani, le défenseur de la Juventus a été le premier joueur de l’élite testé positif. En Liga le défenseur argentin du FC Valence, Ezequiel Garay a contracté la maladie. En réponse, les dirigeants de ces clubs ont décidé de mettre en quarantaine ces derniers et leurs coéquipiers avec qui ils sont entrés en contact. Le virus se propageant d’homme à hommes, l’idée de jouer les matches à huis-clos a pris rapidement corps. Mais, la maladie va à une vitesse très rapide et extraordinaire. Les foyers de contamination se multiplient. Ce qui a poussé les dirigeants du sport mondial à envisager l’inédit : suspendre ou reporter tous les événements sportifs. Les championnats européens, la Ligue des champions de l’UEFA 2019-2020, la League Europa, la saison NBA 2019-2020 ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. En Afrique, les 3e et 4e journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021) prévues pour les 25 et 31 mars ont été reportées sine die. Le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) programmé du 4 au 25 avril au Cameroun a également été repoussé. L’Euro 2020 n’a pas échappé à la règle, l’UEFA s’étant résolue à la reporter en 2021.  Les Jeux olympiques d’été de 2020 qui doivent avoir lieu à Tokyo à partir de la fin juillet ont finalement été programmés pour une date ultérieure.

Tous les grands rendez vous sont reportés

Du jamais vu, sauf durant les deux guerres mondiales qui ont induit pareille décision. Le secteur du divertissement n’est pas du reste, divers groupes de musique suspendant ou annulant leurs tournées de concerts. Les cultes religieux sont suspendus. Plus impensable dans ce monde libre ou la libre circulation des personnes et des biens est un principe sacro-saint, la fermeture des frontière ! Lors d’une allocution à la télévision le 11 mars au soir, le président américain Donald Trump déclarait que « Pour empêcher de nouveaux cas de pénétrer dans notre pays, je vais suspendre tous les voyages en provenance d’Europe vers les États-Unis pour les 30 prochains jours ». Les dirigeants européens n’en revenaient pas et n’avaient même pas apprécié une telle « démesure ». Mais depuis, la mode s’est généralisée. L’UE s’est à son tour barricadée ! Quarantaine, confinement obligatoire, état d’urgence, couvre-feu, rares sont les pays à ne pas avoir encore franchi le pas. L’Italie fut le premier pays à se mettre en quarantaine, confinant toute sa population. En France, en Grande-Bretagne, en Côte-d’Ivoire, au Sénégal, pour ne citer que ces pays, les écoles sont fermées et les rassemblements interdits. Du jamais vu !

Même en période de guerre ou après un attentat terroriste quelque sanglant qu’il soit, le discours des dirigeants à l’unisson est un appel à la sérénité. En dehors d’un appel à la vigilance, les populations sont même invitées à vaquer à leurs occupations pour « montrer à l’ennemi qu’il n’a pas réussi à atteindre le cœur de la république » et que l’axe du mal ne gagnera pas. Mais, le Covid 19 n’est pas qu’un ennemi. Il est un monstre invisible et terrifiant. Il modifie même la manière habituelle de vivre la maladie. Auparavant, le malade était entouré de ses proches qui sont là pour lui apporter les soins, lui éviter l’angoisse de la maladie. La personne infectée au nouveau coronavirus doit le vivre seul et loin de tous. Tout ce qui était impossible, même sous une menace est aujourd’hui possible. Face au Covid 19, tout le monde est appelé à rester chez lui, sauf les personnes dont le travail ou l’intervention contribue à prendre en charge les maladies et à lutter contre la maladie. En attendant un traitement curatif et un vaccin approuvés, seul un respect strict des recommandations sanitaires est un gage pour vaincre la maladie. Quand elle passera, elle laissera des traces et l’humanité aura à coup sûr un nouveau sens.