La Tacticologie : NON, la France n’a pas gagné la coupe du monde, elle l’a volée !

Par le 21/07/2018 0 1087 Views

C’est ce qu’on appelle le crime parfait. Venir comme si de rien n’était. Se familiariser à la victime. Commettre le forfait et surtout ne laisser aucune trace.

La France va exécuter ce plan à la passe ! En effet lors de son passage en Russie elle n’a laissé aucune trace d’elle, aucun souvenir de son passage. Ni les Experts, ou le FBI ne trouveront aucune empreinte comme après un passage de Dexter. A peine on se souvient qu’elle était sur le terrain face aux Croates en finale, face aux Belges ou encore face aux Uruguayens et aux Argentins ainsi de suite. Personne ne se souvient avoir vu une équipe de France. Entendez une équipe de talents individuels vernis sur un collectif compact et productif. Un collectif, certainement que nous avons vu. Le nier c’est tomber plus bas que lui.

On attendait cependant du génie devant. Des explosions de combinaisons entre les attaquants des bleus. Les observateurs privés des duos Firmino – Neymar et Messi-Dybala, attendaient au moins de prendre du plaisir à voir Antoine-Kyllian ou Kylian-Dembélé donner du gazon à recoudre aux défenses adverses. Niet ! Deschamps n’est pas de cette philosophie.

Deschamps a trouvé sa clé à prendre : Kyllian Bolt ! Le jeune joueur de 19 ans va mettre au service du collectif ses sprints et sa percussion. Rien ne l’arrêtera. Lloris fera deux ou trois arrêts et peut même tenter un dribble qui sera sans incident. Devant lui la muraille de Chine : Varane et Umtiti, renforcée par le mur de Berlin qui ne va jamais tomber d’ailleurs : Kanté et Pogba deux 6 et deux 5 à la fois. Avec une telle stratégie Suarez ne pouvait que s’y casser la dent, Messi ne fera aucune ascension, et même Modric ne peut contourner de l’extérieur. Même la VAR a plus participé au jeu que Giroud.


Il n’y a rien à retenir du système ultra-mourinhesque de Didier. Des couper-Copier-Coller de ce fameux match Barcelone – Inter Milan au Camp Nou. On peut souligner un pragmatisme opportuniste de ce que Varane appelle « tueur de sang froid ». L’essentiel c’est de gagner qu’importe la manière n’en déplaise à Hazard, c’est bien la triste réalité. Messi et Ronaldo voudront bien eux aussi gagner en jouant à 23 derrière.

Tant pis pour les amoureux de 1000 passes inutiles, des triangles et une-deux, comme je l’ai toujours dit : « Le beau jeu n’est pas le bon jeu. » Jouer c’est Gagner c’est cela le vrai but en or ! Deschamps n’est pas Blanc, ses adversaires et détracteurs ont vu rouge et en sortent bleus !

Évidemment tous ceux qui ont vendu les poiles du coq un peu tôt s’en mordent la langue. Notamment Dugary qui a déclaré que la France ne peut pas gagner la Coupe du Monde sans Karim Benzema. Et pourtant il a eu raison. Giroud a eu les mêmes statistiques que l’attaquant de Madrid lors de ce mondial. L’un étant devant son écran, l’autre en dehors du terrain.

Cette Coupe en somme n’est, en tout cas, pas sortie de la forge du beau jeu léché, d’initiatives conquérantes, de dribbles, ou de combinaisons à lever un stade. La France n’a pas joué. Pour gagner, elle a volé. Un vol à la sueur de ses guerriers au mental de tueur ! Pour le jeu, il nous faudra attendre. Et justement le temps est l’allier de cette équipe. Dans deux/quatre ans Pogba et compagnie pour grandir. Ils sont jeunes,  ils vont grandir. On a encore rien découvert de leurs potentiels. Voilà qui fait trembler. Des lionceaux aujourd’hui ont renversé le monde sans montrer les muscles. Quand ils porteront leurs crinières, leurs coups de pattes auront des griffes de Smaug. Deschamps dira, sourire aux lèvres : « Kylian, dracarhys ! »

Pour l’heure les feux d’artifices aux Champs Élysées n’illumineront pas nos souvenirs d’une équipe qui s’est montrée ombre d’elle même, sans jeu et même sans joie pour les amoureux du foot. On célèbre oui la Coupe et non le jeu.

Tout foot à croire que Deschamps a réussi son paris, gagner sans Benzema, il a fait encore beaucoup mieux, faire de son équipe Championne du Monde sans Olivier Giroud aussi. Cela s’appelle le revers de la médaille.

Le Tacticologue