Eric-Christian Ahounou : Le photojournaliste qui sublime le nu
Ici, il n’est point question de parures, de maquillage, d’habillement extravagant. Loin de tout ce qui habille la femme pour la rendre plus attrayante, Eric Ahounou, photojournaliste béninois, préfère sublimer la nudité de la femme. Et quand on y pose le regard, on ne peut qu’en être conquis.
Dans cette salle d’exposition du centre culturel Artistik Africa, Eric Ahounou et Cécile Quenum ont pris quartier depuis le 13 mars 2018. Dans une ambiance conviviale, on remarque des visiteurs curieux face à des tableaux où la nudité est mise en valeur. D’autres sont très enthousiastes et se proposent déjà pour des séances de shooting. C’est le cas de Natacha qui après avoir admiré pendant des minutes interminables un tableau où pose nue une femme enceinte dont le mari soutient le ventre par ses mains. Toute éblouie, elle se tourne vers l’auteur du tableau, pour lui confier son désir de se retrouver dans cette posture dès qu’elle sera enceinte. Eric Ahounou au milieu de son public, affiche un sourire calme et confiant.
Dans son exercice de mettre en valeur la nudité de la femme, on se retrouve face à un monde où l’érotisme et la sensualité se côtoient. Il ne s’agit en rien de vulgarité comme nous l’explique le photographe. Pour lui, « la photographie de nu est un genre photographique qu’il a adopté depuis une vingtaine d’année. Et mon rôle, c’est sans être vulgaire, est de travailler sur les courbes de la femme ».
Et le moins qu’on puisse dire est que le travail fait sur les femmes inspire admiration auprès des visiteurs mais surtout auprès des femmes. Loin d’être choquées par le nu qui est exposé, elles voient au contraire une valorisation de leurs corps. Son choix de mettre l’accent sur la femme, Eric Ahounou l’explique par le fait que la femme est un sujet complexe, elle est le centre du monde. « Elle attire, fait vendre et est incontournable dans tout ce que l’on fait. »
Si au début de sa carrière, le photographe avait de la difficulté à trouver des modèles, il nous confie qu’aujourd’hui, la petite notoriété aidant, « je n’ai pas beaucoup de difficultés à trouver des modèles à photographier. Au pire des cas, je passe une petite annonce sur ma page facebook, et j’ai des propositions ».
Toutefois, il y a encore des réticences chez certaines personnes. Adjikè, même si elle admire le travail d’Eric Ahounou, refuse de se soumettre à cet exercice. « C’est déjà trop intime de se mettre nu devant tierce personne et se laisser photographier pendant des heures » confie-t-elle.