Le mode de rémunération des artistes chanteurs

Par le 11/04/2018 0 4171 Views

Il y a plusieurs années, les artistes chanteurs étaient beaucoup plus rémunérés par le nombre de vente de leurs disques par les maisons de disques. Mais avec le développement de la technologie, l’ère des disques est bien révolue. Actuellement, les artistes sont rémunérés beaucoup plus par les cachets qu’ils obtiennent pour des concerts ou encore par l’écoute de leur musique en streaming.

 

Les cachets perçus pour les concerts sont généralement définis avec le promoteur plusieurs semaines avant le concert, compte tenu du milieu où se déroulera l’événement, du poids de l’artiste dans ce milieu et enfin de l’artiste lui-même. C’est ainsi qu’un jeune artiste non encore vraiment connu et sans grande portée musicale, ne peut percevoir un caché élevé, et toujours selon le milieu. En Afrique, ce sont les artistes nigérians et quelques ivoiriens qui détiennent le record de cachets perçus aux concerts. Ce montant tourne en moyenne entre les 50 à 100 millions de FCFA.

Hormis les cachets, le mode de rémunération standard des artistes est bien celui de l’écoute en streaming.

Depuis plus d’une dizaine d’années, iTunes nous a fait ranger les CD dans les cartons pour profiter de la musique dématérialisée. A sa suite, plusieurs plateformes de musique en streaming sont devenues légion. Il s’agit surtout de Deezer, Spotify, Apple Music, Google Play Music, Amazon Music, Qobuz, Tidal, Soundcloud, YouTube, etc qui permettent d’écouter tous les titres en illimité. Gratuites ou payantes, en qualité MP3 ou FLAC, les offres sont de plus en plus nombreuses. A tel point qu’il est difficile de s’y retrouver. Le leader incontestable de la musique streaming reste le géant suédois Spotify qui compte aujourd’hui 40 millions d’utilisateurs au service premium, dont 650 000 en France. Derrière lui, se positionne Deezer, l’outsider français qui commence à cartonner à l’international. Le service français propose plus de 43 millions de titres disponibles, peu de chances de ne pas trouver ce que vous cherchez. Le prix et les fonctionnalités sont finalement assez proches entre les deux grands noms : 9,99 € par mois avec une formule famille pour 14,99 €, à l’instar d’Apple. Avec, de la même manière, un très bon développement des fonctions sociales et des playlists. Mais la question que l’on peut se poser est de savoir si un artiste qui propose ses chansons sur ces plateformes peut vraiment en vivre ?

Une étude réalisée par le site spécialisé « The Trichordist », nous a donné un aperçu des recettes globales issues du marché du streaming musical aux Etats-Unis. Ainsi, on peut constater que ce ne sont pas les plateformes les plus connues qui sont les plus généreuses. En effet, si 47% des écoutes se réalisent sur l’application de streaming Spotify, elle est une des  plateformes qui rémunère le moins bien les artistes. En 2014, un chanteur recevait 0,00521 dollar par écoute, en 2016, la rémunération est passée à 0,00437 dollar pour atteindre l’année dernière 0,00397 dollar. En trois ans, la plateforme Spotify a diminué de 24% la rémunération de ses artistes.

 

Mais Spotify n’est pas la plus radine… Effectivement, on peut remarquer que YouTube est bonne dernière dans le top 10 des plateformes de streaming. Elle verse aux artistes seulement 0,00074 dollar par écoute! La plateforme la plus rémunératrice pour les chanteurs était Groove Music. Oui, était, car avec seulement 0,65% de part de marché, le service de Microsoft a fermé le 31 décembre dernier. Grâce à Groove Music, les artistes pouvaient prétendre à 0,02730 dollar par écoute.

En Afrique certains sites de téléchargement ont commencé par faire payer le téléchargement de certains titres, à l’instar de Voluncorp, toujours en vue d’aider les artistes à vivre d’une manière ou d’une autre de leur musique.

Sam Fort

Passionné de médias sociaux, de foot, de voyage et de tout ce qui a trait aux générations X, Y et Z, j'aime écrire, partager mes connaissances et surtout apprendre. "Il faut réfléchir à comment être social, plutôt qu'à comment faire du social" (Jay Baer).