Dak’Art 2018 : Laeila Adjovi, lauréate du Prix Léopold Sédar Senghor.
La photographe Franco-béninoise Laeila Adjovi a reçu des mains du Président Sénégalais Macky Sall, le prix Léopold Sédar Senghor du Président de la République. L’ouverture officielle de la 13è biennale de l’art africain contemporain a été aussi l’occasion de reconnaitre le mérite de l’artiste Marocain Souad Lahlou, de l’Ivoirien Franc Fannie Aboubacar et du Nigérian Tejuoso Olanrewague.
« Malaïka Dotou Sankofa » ! Telle est le nom de l’œuvre de la photographe primée à cette édition de Dak’Art. Laeila Adjovi est journaliste de profession – en service à la BBC – et « artiste de dimanche », aime-t-elle répéter à qui lui demande si elle vit de son art. Une profession qui se ressent systématiquement dans la simplicité des réponses qu’elle sert aux questions des journalistes, dans l’attention particulière qu’elle porte à tous ceux qui se présentent à elle comme journaliste et enfin dans la répartie dans ses prises de paroles.
A la fin de la cérémonie d’ouverture officielle de la 13è biennale de l’art africain contemporain, Dak’Art, au Grand Théâtre ce jeudi 03 mai, Laeila Adjovi, sait se rendre disponible, malgré le poids de son trophée reçu des mains du Président de la République quelques minutes plus tôt alors qu’elle est sollicitée de tout part.
Très émue, Laeila Adjovi explique mot à mot les composantes du thème de son installation. « Malaïka signifie l’ange en swahili ou “Malaka’’ en wolof, qui veut dire la même chose. ‘’Dotou’’ signifie rester droit en fon, une langue du Bénin. Et ‘’Sankofa’’ est le symbole akan (Ndlr : populations d’Afrique de l’Ouest installées principalement au Ghana et en Côte d’Ivoire) de l’oiseau messager qui vole la tête tournée vers l’arrière, une manière pour nous de dire qu’il faut apprendre du passé », confie celle qui dit être venue à la photographie en autodidacte, par curiosité, et qui y est restée par passion.
Exposée à l’ancien palais de justice de Dakar dédiée à l’exposition internationale, l’œuvre qui vient de recevoir ce trophée et une enveloppe financière de vingt millions de francs CFA, est constituée de 7 photographies encadrées et accrochées au mur dans une petite salle située à l’étage. Sur ces œuvres photographiques, on y aperçoit un être humain incarnée par Marie Agnès Gomis portant des ailes métalliques – fabriquées par Bassirou Wade (Bas design) – et représentant différentes situations de la vie. A l’entrée, la structure métallique des ailes surplombe la salle et offre comme une couverture, une protection pour tout visiteur.
Sur son site internet, la Franco-béninoise se décrit comme une adepte d’une «photographie documentaire ou de reportage qui créerait du lien entre les couches sociales, entre les cultures et entre les mondes, elle développe aussi une approche artistique qui mêle peinture, dessin et manipulations en chambre noire ».
D’autres talents reconnus !
En dehors de Laeila Adjovi, d’autres photographes de talents ont été primés à cette cérémonie d’ouverture de la biennale de Dak’art 2018. Il s’agit entres autres de l’Ivoirien Franc Fannie Aboubacar, du Nigérian Tejuoso Olanrewague et du Marocain ?? Souad Louad.
Ainsi donc, le Prix de la diversité, attribué par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et doté de 15.000 euros (environ 9,8 millions de francs CFA), a été remis à l’artiste Marocaine Souad Lahlou. Elle a reçu cette distinction des mains de la directrice du département chargé de la diversité culturelle et de la langue française à l’OIF, Youma Fall.
Quant au Prix Spécial de l’UEMOA, reçu par l’Ivoirien Franc Fanny Aboubacar, il est doté d’une enveloppe financière de cinq millions de francs CFA. L’artiste qui expose des œuvres tirés de faits naturels était tout ému en recevant cette reconnaissance. Une reconnaissance qui marque un tournant important dans sa riche carrière.
Enfin, le Prix du ministère sénégalais de la Culture a été décerné au Nigérian Tejuoso Olanrewague pour son œuvre ‘’Oldies and goodies’’. Le montant de sa dotation est de 10 millions de francs CFA.