Tatouage : une mode où une exigence de l’esprit ?
Le tatouage entre temps, une identification personnelle ou une ientité culturelle pour certaines personnes, est devenu comme un luxe aujourd’hui. Un luxe auquel s’adonne surtout les jeunes. Pour la plupart, cest le suivisme, la mode et pour d’autres le plaisir de s’affirmer ouvertement aux yeux du monde. En Afrique comme ailleurs, le tatouage revêt une signification selon les contrées, les régions, et les cultures. Même si beaucoup de jeunes confondent aujourd’hui le tatouage avec les écritures fantaisistes aux mains et aux pieds, le tatouage reste quand même populaire et gagne plus d’adeptes.
L’histoire derrière cette pratique
Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous allons avant tout aborder la definition du mot. Selon les experts, un tatouage est un dessin décoratif et/ou symbolique permanent effectué sur la peau. Auparavant, il était le plus souvent effectué avec de l’encre de Chine ou des encres à base de charbon ou de suif. De nos jours il s’agit plus d’encres contenant des pigments industriels. Il existe différentes couleurs d’encre et même une encre transparente qui ne réagit qu’à la lumière noire: ce type de tatouage est appelé tatouage « UV » ou « Blacklight ». Le tatouage est considéré comme un type de modification corporelle permanente.
La technique du tatouage consiste à injecter l’encre sous la peau à l’aide d’aiguilles ou d’objets pointus. L’encre est déposée sous la peau entre le derme et l’épiderme. La profondeur de la piqûre varie de 1 à 4 mm en fonction des types de peau et des parties du corps, les zones les plus épaisses se situant dans le dos, les coudes et les genoux. Le tatouage est pratiqué depuis plusieurs milliers d’années dans le monde entier. Il peut être réalisé pour des raisons symboliques, religieuses ou esthétiques. Dans plusieurs civilisations, il est même considéré comme un rite de passage à cause de la douleur endurée lors de la réalisation du motif. C’était aussi un mode de marquage utilisé pour l’identification des esclaves, des prisonniers ou des animaux domestiques.
Dans tous les pays du monde, le tatouage est pratiqué et adopté. L’origine du tatouage remonte vers 3500 avant Jésus-Christ. L’histoire raconte “En Égypte, trois momies féminines tatouées sur les bras, les jambes et le torse, datant de l’an 2000 av. J.-C., ont été découvertes dans la vallée de Deir el-Bahari (près de Thèbes). Leur description évoque de nombreux tatouages représentant des lignes parallèles et des points alignés. Tout comme en Égypte, plusieurs momies tatouées ont été découvertes dans la région de l’ancienne Nubie”.
En Afrique donc, plus précisément dans certaines certaines régions, le tatouage se fait uniquement sur les bras. Et ce sont les femmes qui le font plus. “Le tatouage existe depuis longtemps. On ne le fait pas pour un luxe ou un plaisir. On le fait pour une raison précise. Sur nos bras, on écrit nos noms parce qu’on n’est pas instruit. Du coup, pour nous présenter c’est compliqué. On écrit donc nos noms et nos origines. Cela permet de s’identifier parmi d’autres et permet aux gens de nous ramener chez nous ou contacter des gens à nous s’il y a un problème. C’est bien précis et ça nous aide beaucoup” explique dame Houéssinou, vendeuse de poisson. Si le tatouage a une connotation culturelle chez certaines personnes, pour d’autres, c’est pour marquer sa provenance et servir en même temps d’atouts séducteurs. Nayé A. nous le confirme en désignant les petits points faits dans son visage: << Chez nous, on met tous ce point entre les sourcils. On met des symboles. Mais est-ce que cela a une explication particulière ? Je ne saurai le dire. Je sais juste que les femmes le font. Peut-être c’est pour nous identifier.>>.
Au Togo, plusieurs sortes de tatouages se font. Ceux qui dénotent d’un aspect culturel capital et ceux qui sont comme un effet de mode et d’affirmation de soi. Sur d’autres continents, le tatouage est monnaie courante et cela se voit très rapidement. Dans le milieu des gangs, le tatouage a des significations d’appartenance. Cela permet d’identifier vite que l’individu qui le porte appartient à un clan, groupe, un gang ou club donné.
Le Tatouage devenu apanage
Les artistes l’ont adopté aussi epuis des lustres. La star américaine Rihanna explique dans une interview: << Chaque tatouage sur mon corps est le symbole de chaque histoire de ma vie m’ayant marqué.>>. Décédé récemment, La star ivoirienne du coupé décalé DJ Arafat l’avait aussi adopté. Si l’actrice Angelina Jolie a tatoué le nom de ses 6 enfants sur son bras, l’artiste le plus connu et en tête sur la liste est Lil Wayne. Il s’est fait tatouer chaque compartiment de son corps, de la tête au pied.
Le tatouage a fait son petit chemin depuis les années. Il est pratiqué depuis des milliers d’années dans le monde entier. Il est réalisé pour diverses raisons. Entre autres, symbolique, esthétique ou religieuse. Il est aussi utilisé comme système de marquage pour identifier les animaux ou les esclaves. Claudia Tchézin quant à elle l’a fait par amour: << Je me suis fait tatouer un coeur au bas-ventre pour prouver à mon amoureux que je tenais à lui. Selon lui, c’était le seul moyen de lui prouver que je l’aime.>> .
Effet de mode
<< Moi je me suis tatoué juste pour mon plaisir. J’adore les américains. Et dans la plupart des films que je regarde, mes acteurs préférés se tatouent.>> avance Ben un jeune étudiant. Même si les parents ne sont pas pour la plupart informés de cette distraction à laquelle s’intéresse leurs enfants puisque la majorité réagit de façon sévère à cette découverte. Le tatouage pour le jeune est un mode, un style, une manière de montrer que lui également est branché et évolue avec la mode au fur et à mesure même si certains parmi eux condamnent cela.
Selon un sondage YouGov mené aux États-Unis en 2015, 22 % des Américains qui possèdent au moins un tatouage le regrettent. En réponse à ce nombre important de regrets, des techniques permettant de faire disparaitre le tatouage sont apparues. La plus simple consiste à recouvrir le tatouage sous un nouveau. Autre solution : effacer le tatouage. Pour cela, on a recours à un laser dit « pigmentaire » qui pulvérise les pigments. Il est surtout efficace pour les pigments rouges et noirs. Il faut généralement compter entre 5 et 10 séances (à une centaine d’euros chacune) pour faire disparaitre un tatouage. Mais faire un tatouage a des points négatifs qu’il faut relever.
Conséquences pour la santé
Le site passeport Santé nous explique “si le tatouage est petit et situé dans une zone charnue, le dermatologue peut proposer la chirurgie, ce qui laissera évidemment une cicatrice. Si vous souffrez d’une maladie dermatologique, il vaut mieux discuter avec un dermatologue de votre projet de tatouage. En effet, une peau atopique a plus de chance de mal réagir à un tatouage”. Il explique aussi que d’autre part, certaines maladies de peau vont se localiser préférentiellement sur des zones de traumatismes comme des tatouages. C’est le cas du psoriasis, du lichen plan, du lupus cutané, de la sarcoïdose ou du vitiligo. Pour introduire l’encre sous l’épiderme, le tatoueur doit percer des milliers de fois la peau avec une aiguille contenant un mélange de solvants et de pigments. Cette brèche dans la barrière cutanée peut être la porte d’entrée à des infections bactériennes comme le staphylocoque, en particulier si le tatoueur travaille dans de mauvaises conditions. Il y a également un risque de contamination par certains virus transmissibles par le sang (VIH, hépatites…), en cas de réutilisation du matériel.De plus, le tatouage comporte un risque d’allergie. Aussi il est contre indiqué le don de sang aux personnes ayant fait des tatouages ou piercings (boucles d’oreilles comprises) datant de moins de 4 mois.
Pour éviter ces risques, il faut selon les experts de la santé :
Veiller à ce que votre tatouage soit pratiqué dans des conditions d’hygiène parfaite.
Poser des questions au tatoueur pour connaître ses précautions d’hygiène.
Vérifier que l’activité du tatoueur est déclarée auprès de l’Agence Régionale de Santé.
Éviter de se faire tatouer lorsqu’on a une peau atopique.