Santé/Sida : la maladie silencieuse sans remède
Aujourd’hui, plus de 36,9 millions de personnes dans le monde sont séropositives et sidéennes selon l’Onusida. La journée mondiale du sida célébrée chaque 1er décembre depuis 1988 est l’occasion pour mettre en lumière tous ceux qui relèvent le défi quotidien de combattre le VIH/Sida. Cette célébration s’étend désormais sur tout le mois du décembre afin de sensibiliser mais aussi d’informer sur la maladie. Une maladie qui n’a toujours pas encore moyen de guérison total mais qui prend du recul.
« Connais ton statut ».C’est le thème retenu cette année à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida. Un thème qui encourage chacun à connaitre son état sérologique vis-à-vis du VIH. Faire l’analyse pour connaitre son état sérologique constitue encore un moment d’appréhension pour plusieurs personnes nous confie certaines personnes.Pour Ola P. « ici, dans le cas de cette maladie, on ne peut être sûr de rien. On peut être contaminé par voix sexuelle mais aussi à cause de l’utilisation de certains objets tranchants. Le résultat des analyses n’est pas acquis d’avance même quand on se dit s’être protégé ».
Un résultat d’analyse qui a pris un patient du Docteur C. F. de court. Novembre 2018, ce malade qui préfère garder l’anonymat s’est rendu dans une clinique privée à Lomé, capitale du Togo. Innocemment, il a demandé à son médecin de lui recommander plusieurs analyses pour un bilan de santé en cette fin d’année. Après avoir subit ces analyses, il sera appelé cinq jours après par son médecin pour les résultats. A son entrée dans le bureau de ce dernier, il verra son médecin la mine grave accompagné de l’analyste mais aussi d’un psychologue. Tout calmement, il sera informé ce jour là d’être porteur du VIH. Une nouvelle qu’il reçoit avec effroi. Son médecin nous explique que la panique s’est installée sur son visage d’autant plus que sa femme venait de concevoir. Sa maladie étant cependant encore en phase primitive.
Le Docteur Morel Sossou nous explique que le SIDA (Syndrome D’Immuno – Déficience Acquise est un virus qui attaque les défenses du corps humain, les détruit plus spécifiquement les lymphocytes. « Il vient infecter les cellules qui permettent de lutter contre les microbes et entraîne leur destruction. La cause du sida, c’est donc le VIH » nous précise le médecin. Comme le patient du Docteur C. F. qui est encore à la phase « primo infection »encore appelée de première phase, le Docteur Morel Sossou nous dit qu’environ 30% des personnes infectées ressentiront des symptômes semblables à ceux de la grippe ou de la mononucléose (fièvre, céphalée, maux de gorge, rougeurs sur la peau, fatigue, douleurs musculaires etc.) durant cette phase. Les symptômes disparaissent d’eux-mêmes sans traitement et l’infection passe alors à sa deuxième phase. Les personnes infectées fabriquent des anticorps contre le VIH entre trois semaines et six mois et deviennent ainsi séropositives. Le virus peut vivre dans l’organisme pendant de nombreuses années avant que la maladie n’évolue vers le sida. Le virus est dans sa phase latence nous explique Morel Sossou. « Durant cette phase de latence, on compte deux autres phases : la phase 2 asymptomatique et la phase 3 symptomatique où la personne infectée commence à ressentir un ou des symptômes reliés au VIH. L’infection passe à la phase 4 appelée aussi SIDA lorsque le patient commence à ressentir des symptômes reliés à la progression virale »nous raconte le médecin. Il va plus loin pour dire que cette phase 4 se caractérise par un système immunitaire fortement endommagé, ce qui entraîne des infections dites « opportunistes » : pneumonie à pneumocystis jiroveci, envahissement du système digestif par les champignons, lymphome ou tumeur des ganglions, manifestations neurologiques.
Des recherches mais toujours pas de solutions
Selon le site voaafrique.com, en 2016, il y avait 6,1 millions de personnes qui vivent avec le VIH en Afrique de l’Ouest et Centrale dont 56% sont des femmes. Toutefois, il faut noter une diminution du taux d’infection et de décès liés à la maladie. En 2016 ; le nombre de décès a diminué de 21% en Afrique de l’Ouest et du Centre alors que le taux d’infection chez les enfants a aussi baissé de 33%. Cependant, les chercheurs peinent à trouver un vaccin contre cette maladie virale. Le Docteur Morel Sossou nous témoigne que les recherches avancent dans le cas de la guérison du Sida. En 2016, un patienta été guéri du sida par greffe de cellules souches de la moelle osseuse. Il y ale Professeur Luc Montagnier qui a mis au point un vaccin contre le sida mais un vaccin qui serait toujours à l’essai. « Disons que ça promet »espère le Docteur. Selon le médecin, le fait qu’on ne trouve pas encore de remède est surtout lié au virus. « Il utilise l’ADN des cellules saines pour se répliquer et change beaucoup ses propres composantes génétiques. Du coup quand on trouve un remède contre telle forme, on peut trouver une autre qui échappe au remède » notifie Morel Sossou. Il précisera qu’une personne séropositive reste une personne normale qui doit juste éviter les rapports sexuels non protégés, éviter de partager ses objets personnels qui peuvent être en contact avec ses fluides corporels et il doit rigoureusement suivre le traitement ARV.
Cependant, il n’est pas rare d’entendre qu’en Afrique, cette maladie se guérit par plantes médicinales traditionnelles. Le Docteur dira à ce propos que tant qu’aucune preuve scientifique validée suivant les protocoles n’en atteste, il reste sceptique.
En attendant donc, le patient du Docteur C. F. devra prendre une décision. Informé sa femme, revenir faire son test après trois mois et commencer le traitement… Pour l’instant, il refuse selon son médecin d’accepter son état.