Journée Internationale de la Jeunesse : une jeunesse africaine sans espoir ?

Par le 12/08/2018 0 1918 Views

Chaque année, depuis 1999, le monde entier célèbre la Journée Internationale de la Jeunesse. Une journée désignée par les Nations Unies pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les problématiques liées à la jeunesse mais aussi pour mettre en avant le potentiel des jeunes en tant que partenaires de la société d’aujourd’hui. Mais si en Afrique,  la Journée de la jeunesse africaine est célébrée le 1er novembre de chaque année, il importe de se pencher sur la situation de cette jeunesse, qui de jour en jour, demeure très préoccupante.

1,8 milliards : c’est le nombre de personnes âgées de 10 à 24 ans que compte le monde aujourd’hui. Ce qui représente « une immense opportunité mais aussi de grands défis à relever » selon la nouvelle envoyée, Jayathma Wickramanayake, nommée par l’ONU. L’édition de la célébration de la journée de cette année est placée sous le thème : « Espace sécurisés pour les jeunes ». En effet, les jeunes ont besoin d’espace surs pour contribuer efficacement au développement, y compris la paix et la cohésion sociale. Les espaces civiques leur permettent de s’engager dans des questions de gouvernance; les espaces publics leur offrent la possibilité de participer à des sports et à d’autres activités de loisirs dans la communauté; les espaces numériques les aident à interagir avec le monde; et des espaces mieux agencés peuvent aider à répondre aux besoins de nombreux jeunes, en particulier ceux qui sont vulnérables à la marginalisation ou à la violence.

Cette vulnérabilité à laquelle fait face les jeunes est plus présente en Afrique. D’ici 2030, les jeunes seront 750 millions sur le continent selon le rapport « Génération 2030 » publié par l’Unicef. Mais cette jeunesse qui devait être mise à contribution pour le développement du continent, est comme une bombe à retardement qui risque d’éclabousser les dirigeants.

Un atout mal utilisé

Le rapport «  Génération 2030 » de l’Unicef met en garde contre une possible « catastrophe démographique caractérisée par un chômage de masse et une forte instabilité » en Afrique. En effet, la moitié de la population africaine est moins âgée de 18 ans et plus 200 millions ont entre 10 et 24 ans. Cette jeunesse fait face à plusieurs maux qui minent le continent. Le manque d’emploi, l’instabilité politique, le terrorisme etc. sont les situations dans lesquelles se retrouvent plusieurs jeunes d’Afrique. Les dirigeants africains se vantent de cette jeunesse mais ont du mal à l’associer pour le développement. Les jeunes se retrouvent souvent au cœur des tensions politiques dans plusieurs pays en Afrique.

C’est principalement le manque d’emplois qui a incité de nombreux jeunes à investir les rues et à voter pour un nouveau gouvernement au Sénégal en 2012. Les manifestations entrant dans ce cadre, ont fait au moins six morts notamment des jeunes. Au Burkina-Faso, des milliers de jeunes ont pris d’assaut les rues de Ouagadougou et plusieurs autres villes pendant des jours pour faire tomber le Président Burkinabé d’alors, Blaise Compaoré en 2014. Ils demandaient plus de conditions de vie favorables aux jeunes.

Le 17 décembre 2010, Mohamed, un jeune marchand ambulant se suicide. Il est jeune, diplômé, mais ne parvient pas à trouver un travail qui lui permette de vivre correctement. Cet événement est le point de départ d’une révolution : de nombreux Tunisiens se reconnaissent dans Mohamed. Ils protestent dans les rues contre la vie chère et le chômage, et réclament un changement. Le mouvement prend vite dans plusieurs autres pays arabes et fait tomber plusieurs présidents dont Ben Ali de la Tunisie, Hosni Moubarak de l’Egypte, mais aussi la mort de Mouammar Kadhafi de la Lybie.

Le taux de chômage inquiétant de la jeunesse africaine est souvent mis en parallèle avec la croissance économique rapide du continent. Selon la Banque Africaine de Développement, le taux de chômage en Afrique subsaharienne est de 6 %, alors que 6 des 10 économies à la croissance la plus rapide du monde se trouvent dans cette région. Ce taux peut ne pas sembler très élevé par rapport à la moyenne mondiale d’environ 5 %. Mais dans la plupart des pays africains, le chômage des jeunes « est au moins deux fois supérieur à celui des adultes », souligne l’institution. Plusieurs jeunes se voient obligés en Afrique de se mettre dans le secteur informel mais aussi à l’entreprenariat.

Mais l’environnement de travail ne favorisant pas ces options, on voit donc la plupart des entreprises des jeunes voués à l’échec faute de moyens financiers, faute d’accompagnement. Ce fort taux de chômage voit aussi plusieurs jeunes se faire recruter par des groupes terroristes.

Des solutions existent…

Malgré ces chiffres inquiétants et cette situation préoccupante, des approches de solutions existent pour assurer une meilleure condition de vie et de travail aux jeunes africains. Les états africains doivent investir dans l’agriculture et l’industrie. Deux secteurs très importants qui a besoin de mains d’œuvres importantes et variées mais qui génèrent aussi plusieurs emplois.  La Brookings Institution, dans un de ses rapports sur les approches de solutions au chômage des jeunes en Afrique, préconise de mettre l’accent sur la production industrielle, le secteur le plus étroitement associé à une forte croissance de l’emploi.

Mieux, elle encourage aussi l’accroissement des investissements dans l’agriculture, le tourisme, le bâtiment et dans les projets qui emploient des jeunes. « Les programmes de travaux publics donnent aux jeunes travailleurs, en particulier à ceux des zones rurales et aux personnes peu qualifiées, l’occasion d’acquérir une première expérience professionnelle » explique l’institution. L’entreprenariat est aussi un secteur qui avec l’accompagnement des banques basées en Afrique et des Etats africains, pourraient aider beaucoup de jeunes à s’affirmer. Parce que les jeunes en Afrique, pleins de talents et de dynamisme, ne manquent pas d’objectifs.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo