Coronavirus : que font les dirigeants africains ?

Par le 08/02/2020 0 749 Views

Fin décembre 2019, le monde entier apprenait avec effroi, l’apparition d’une nouvelle forme de grippe qui peut être mortelle pour ceux qui en souffrent. Le virus porteur de cette affection se retrouve dans la famille des coronavirus. Les coronavirus (du latin corona et virus, littéralement « virus à couronne »), ou CoV, sont des virus à ARN monocaténaire de sens positif (groupe IV de la classification Baltimore) correspondant à la sous-famille Orthocoronavirinae de la taxonomie de l’ICTV. Depuis le début de l’alerte en Chine, le virus a déjà affecté des milliers de personnes et tué des centaines. Face à une épidémie avec de multiples foyers mondiale, que font les états africains pour mettre leurs populations à l’abri ?

Le 6 février, le Dr Li Wenliang qui travaillait dans un hôpital de Wuhan et a lancé l’alerte sur la dangerosité du virus auprès de ses collègues le 30 décembre 2019 est décédé à cause du coronavirus. Âgé de 34 ans, cet ophtalmologiste avait été diagnostiqué positif au virus le 30 janvier. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les coronavirus (CoV) forment une grande famille de virus qui provoquent des manifestations allant du simple rhume à des maladies plus graves tels que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Alors que ce 7 février, plus d’un mois après le lancement de l’alerte à ce virus, des scientifiques de l’Université d’agriculture du sud de la Chine ont identifié le pangolin comme un « possible hôte intermédiaire » soupçonné d’avoir transmis le coronavirus à l’homme. La rubrique Santé du Journal des Femmes nous apprend que « le pangolin est un petit mammifère couvert d’écailles menacé d’extinction, dont la chair délicate est très prisée dans la gastronomie chinoise et vietnamienne. Dans un communiqué, les scientifiques expliquent qu’un animal peut être porteur d’un virus sans pour autant être malade et le transmettre à d’autres espèces comme l’homme. Après l’analyse de 1 000 échantillons, les scientifiques ont pu montrer que les génomes de séquences de virus prélevés sur les pangolins étaient à 99 % identiques aux virus retrouvés sur des personnes atteintes du nCoV ». Depuis son apparition, le coronavirus a déjà fait 638 décès dans le monde dont 636 en Chine, 1 aux Philippines et 1 à Hong Kong. Plus de 31 523 autres personnes sont infectées.

Le Pangolin serait porteur du coronavirus
Image: National Georgraphic

Face à cette affection, qui n’est pas encore une pandémie selon Sylvie Briand, Directrice du département Préparation mondiale aux risques infectieux de l’OMS, mais une épidémie à multiples foyers, plusieurs chefs d’Etats du monde ont pris des mesures pour empêcher la transmission et la propagation du virus dans leurs pays en plus d’apporter de l’aide à leurs ressortissants vivants en Chine. En Afrique, les populations s’inquiètent du silence partiel de leurs dirigeants. Quelles sont les mesures prises pour mettre les populations à l’abri de ce virus ?

L’Afrique face au coronavirus

L’OMS dans un communiqué rendu public a demandé à des pays africains d’être plus vigilants face à ce virus vu les liens étroits qu’ils entretiennent avec la Chine. 13 pays africains que sont : le Nigeria, l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, l’Île Maurice, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, et la Zambie ont été cités et classés comme des destinations à haut risque pour les citoyens des autres pays. Dans son communiqué, l’Organisation Mondiale de la Santé a conseillé aux pays africains notamment ces 13 que « afin de garantir que les premiers cas soient rapidement détectés, il est essentiel que les pays intensifient leur préparation et, en particulier, mettent en place des mécanismes de dépistage efficaces dans les aéroports et autres points d’entrée importants dans le pays (frontières…) ». Surtout quand on se rend compte qu’il n’y a actuellement que 02 laboratoires de référence dans la région africaine disposant des réactifs nécessaires pour effectuer les tests du nouveau virus « ravageur ».

L’OMS rappelle cependant que « des kits de réactifs sont déjà expédiés dans plus de 20 autres pays africains. Le dépistage actif dans les aéroports a été mis en place dans la majorité de ces pays ». Face à cette inquiétude de l’organisation et alors qu’un camerounais de Jingzhou en Chine a déjà contracté le virus, juste trois pays africains ont pris des mesures pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus. Le journal le Monde confirme que « Mercredi 29 janvier, le Nigeria a recommandé à ses ressortissants de suspendre tout voyage en Chine qui ne serait pas indispensable, tandis que des mesures de confinement ont été mises en place en Mauritanie et en Guinée équatoriale ». De son côté, Jeune Afrique nous apprend que Royal Air Maroc, RwandAir, Kenya Airways, les compagnies aériennes africaines qui desservent la Chine, en proie à une épidémie de coronavirus, ont décidé de suspendre leurs liaisons. Pour l’heure, seule Ethiopian Airlines a choisi de maintenir ses vols, cependant qu’Air Algérie a finalement pris la décision de mettre un terme provisoire aux dessertes.

l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) reçoit des scientifiques pour un atelier de formation continental sur le virus
Image: RFI

Peu de mesures

L’un des deux laboratoires du continent reçoit du jeudi 07 au samedi 08 février des représentants de laboratoires de quinze pays africains pour un atelier de formation continental. Ils ont été choisis à l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), puisque c’est de lui qu’il s’agit, en fonction de leur niveau de performance, mais aussi selon une logique régionale : trois du Maghreb (Egypte, Maroc, Tunisie), autant d’Afrique de l’Est (Ethiopie, Kenya, Ouganda) et d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, République démocratique du Congo), cinq d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Nigeria, Sénégal) et un seul d’Afrique australe (Zambie) selon Le Monde. France Info informe que ce colloque permettra de « les préparer à faire face à la maladie et de pouvoir compter sur des diagnostics rapides et fiables sera essentiel en cas de suspicion ». Plusieurs pays africains ont donné des instructions afin qu’un contrôle de la fièvre des passagers en provenance de Chine dans les aéroports ou les ports soient faits. L’OMS est aussi en train d’envoyer des kits de dépistage dans une vingtaine de pays, pour qu’ils puissent tester les cas suspects. La fondation du milliardaire américain Bill Gates et de son épouse Melinda a annoncé le déblocage de 100 millions de dollars contre le coronavirus, dont 20 millions iront aux efforts de préparation en Afrique.

Mais les évacuations des africains vivants en Chie vers leurs pays d’origine reste un casse-tête pour les dirigeants. L’association des étudiants sénégalais en Chine a lancé l’alerte sur les conditions de vie de leurs compatriotes de Wuhan. Mais Macky Sall selon le site le Temps, répond « même les grands pays qui ont pu faire des rapatriements l’ont fait avec beaucoup de difficultés. Cela requiert une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal ». Le site dit aussi que d’autres pays africains avec des ressortissants bloqués en Chine, comme le Rwanda, la Guinée ou la Zambie, se sont bornés à affirmer leur confiance à Pékin pour venir rapidement à bout de l’épidémie. Seuls le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont réussi à rapatrier des ressortissants depuis les zones de quarantaine, au risque de froisser la Chine. Un minimum, c’est que les africains demandent à leurs dirigeants. Puisque ce virus en Afrique serait presque une catastrophe.

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo