Afrique/Santé : ces plantes, amies des femmes africaines

Par le 30/08/2019 0 6302 Views

Nous le disions déjà dans un article précédent : faire recours à la médecine traditionnelle pour soigner ces maux est une pratique très habituelle et ancienne pour certains peuples du monde comme ceux d’Afrique, d’Asie. Les plantes regorgent de vertus pour soit régler un problème sanitaire et avoir satisfaction soit être un complément avec la médecine moderne. Certaines racines de plantes regorgent de vertus très prisées de plus en plus par les femmes surtout africaines qui en connaissent les secrets pour pimenter leur vie sexuelle.

Marché Dantokpa au Bénin ! ce marché dit-on, est le plus grand marché à ciel ouvert de l’Afrique de l’Ouest et il draine du monde. Vous êtes déjà venus au Bénin, c’est sûr que vous avez déjà visité Dantokpa ou Tokpa, situé en plein cœur de Cotonou, capitale économique du Bénin. Ce marché, dont le nom signifie littéralement en Fongbé (1ère langue locale parlée au Bénin) « sur les bords de la lagune du serpent », voit plus d’un million de personnes le visiter tous les jours. Ils viennent de partout, des pays de l’Afrique à ceux des autres continents. Les différents hangars sont remplis d’articles très intéressants et des vendeurs à l’affût prêts à vous tirer pour l’achat de leurs articles.

Les articles de la vendeuse à Dantokpa
image: Kaya maga

Alors que nous faisons aussi la ronde pour des achats, nous remarquons très vite un attroupement, certes pas chose rare dans ce marché, autour d’une jeune vendeuse. A ses côtés, plusieurs femmes discutent prêtes à tout pour acheter ses articles. Quand on s’y approche, nous remarquons qu’elle vend des racines de plantes apparemment très prisées par les clientes. Ici, on y voit des racines de Gongoli, des feuilles de Djèka, des clous de girofle, l’Oseille de Guinée ou bissap (Hibiscus sabdariffa), du Nep Nep (Acacia Nilotica) et même des bonbons très blancs etc. Quand nous demandons aux clientes les vertus de ces plantes, c’est la vendeuse qui nous répond. « Ce sont des plantes utilisées pour l’intimité de la femme. Elles permettent d’enlever les impuretés du ventre et du sexe de la femme et le rend propre ». Une cliente avec du gongoli en main confirme les propos de la vendeuse. Elle rejoint le site amansi.net qui explique que « le gongoli a des vertus de désinfectant. Il nettoie les impuretés du ventre, purifie le corps de la femme. Ce produit magique lubrifie et parfume naturellement le vagin et prévient les infections urinaires. Cette racine atténue également les douleurs causées par les menstrues et après l’accouchement. Il aide les femmes à booster leur libido, donne une bonne odeur intime et prévient la sécheresse vaginale ». Le site continue pour informer qu’originaire d’Inde, cette herbe encore appelée le vétiver, Chrysopogon nigritanus, est une plante herbacée de la famille des Poacées (graminées), très présente dans les zones tropicales du monde. Le plus souvent introduite pas les industries utilisant l’huile aromatique fournie par ses racines, elle pousse aussi bien en Inde, à la Réunion, dans les Caraïbes, en Afrique, en Amérique du Sud qu’en Méditerranée orientale ». Les vertus de ces plantes sont prisées de telles sortes qu’elles sont un peu trop prises de plus en plus par les africaines qui ont peut-être aussi des conséquences négatives sur la santé des femmes.

Les racines de vévitier

A prendre avec modération

Autour de cette vendeuse au marché de Dantokpa, des dames essaient de s’arracher un petit sachet de bonbons blancs. Selon leur explication, ce sont des sucreries qui viennent du Togo et que la femme doit prendre quelques heures avant de passer à l’acte sexuel pour permettre une bonne lubrification de la zone du vagin. Et c’est le dernier sachet de la vendeuse qui se dit être pratiquement la seule vendeuse de ces produits dans cette partie du marché. « Ce sont des produits secrets de femmes. Pas très divulgués donc on n’en trouve pas sur tous les étalages comme tous les autres articles » nous dit elle en surveillant ses clientes qui finiront par s’entendre pour partager le petit sachet de sucreries. Mais ici l’attroupement continue de grossir avec d’autres femmes qui s’y ajoutent. L’une d’elle nous témoigne, que ce sont des produits qu’elle prend plusieurs jours par mois. Une autre confirme ses propos et explique qu’elle prend les plantes, en fait une tisane qu’elle prend juste après ses menstrues. Ce qui lui permet d’enlever les impuretés. « Mon mari est très satisfait » rajoute t’elle avec un clin d’œil. Aissatou est une sénégalaise. Mariée il y a juste quelques mois, elle nous raconte qu’elle a eu ses plantes dans son panier féminin de femme mariée. « Les vertus de ces plantes sont très connues au Sénégal. C’est transmis de mère en fille. Très tôt, ma mère m’en a parlé tout comme elle m’a parlé des encens, des perles etc. Je connaissais donc les vertus de ces plantes et au Sénégal, quand tu veux te marier, tu reçois un panier féminin qui contient tout ça » nous confie-t-elle. Juste qu’il ne faut pas abuser des tisanes et des bonbons du Togo par exemple qui peuvent être sources d’infections sexuelles pour la femme avertit elle aussi.

Des clous de girofle utilisés dans les tisanes pour nettoyer le sexe de la femme

Le Dr Megninou nous expliquait que « lorsqu’on ingurgite des tisanes sans connaître le principe actif, sans maîtriser la dose, les contre-indications et consorts, On court le risque d’abîmer certaines fonctions vitales du corps à savoir, La fonction rénale (rein), la fonction hépatique (foie), pour ne citer que celles-là. Alors prendre les tisanes à tort et à travers peut devenir très dangereux pour l’organisme quand on connaît le coût financier et humain d’une maladie comme l’insuffisance rénale terminale ». Tout comme lui, Olgah Traoré dans un article sur Infos Sciences explique « qu’en recommandant par exemple d’avaler 5 comprimés de « Diamankissé » et d’en introduire 2 dans le vagin, bon nombre de femmes ignorent les conséquences de ces minuscules pastilles très sucrées sur l’appareil génital. Malheureusement, les consommatrices s’adonnent totalement sans juger les risques auxquels elles s’exposent, tels que les cancers. De même, des aphrodisiaques pour femmes sont proscrits aux hommes pour motifs qu’ils les rendent stériles et impuissants. A la recherche de résultats rapides, des femmes les introduiraient dans leur vagin et finissent par avoir des problèmes de santé. En somme, l’abus des « secrets de femmes » est dangereux pour la santé ». Et à la sage-femme Aichath de nous expliquer « qu’en utilisant par exemple la pierre d’alun pour resserrer le sexe, les femmes font face à un trop resserrement qui a des conséquences très désastreuses ». Des secrets de femmes à utiliser avec modération donc !

Perpétue Houéfa AHOMAGNON

Diplômée en journalisme audiovisuel, j'ai découvert après mon cursus universitaire, l'univers des blogs, de la rédaction web. Depuis, je me suis presque auto-formée dans le domaine. Des formations par ci par là, des cours en ligne, tout ce qu'il faut pour me perfectionner et utiliser ces nouveaux médias pour atteindre mes objectifs. Je suis en fait une passionnée des nouveaux médias, des femmes, des jeunes, de la vie au niveau local. Je suis intéressée par les sujets sur l'Afrique, sur la situation des femmes et des enfants sur le continent mais aussi par le développement local. Et c'est ce que je traite à travers mes articles sur ce blog. " La confiance en soi est le premier secret du succès" Ralph Waldo