Afrique/Cinéma : Quand le cinéma africain se conjugue au féminin
Cotonou accueillera la 1ère édition du Festival International des films de femmes de Cotonou (FIFF Cotonou). Prévue du 13 au 17 septembre 2019, il s’agit d’un festival de femmes qui fera de la capitale économique du Bénin, le lieu de rencontres et d’échanges de plus de 500 festivaliers du monde du cinéma, de la presse internationale. Ce festival est une idée de l’association Ecran Bénin qui a à sa tête Cornelia Glèlè.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Cette citation de Rodrigue dans le roman « Le Cid » de Pierre Corneille, peut bien être illustrée par une image de Cornélia Glèlè, réalisatrice de film documentaire, journaliste et critique de cinéma, Durban Talent 2018 alumni. Et pour cause, cette jeune dame, à l’allure d’une petite fille, passerait presque inaperçue dans la rue. Mesure t’elle plus d’un mètre cinquante ? n’osez surtout pas répondre oui. A-t-elle plus de 20 ans ? ouff, oui. Mais elle vient juste de l’avoir. Le 14 juillet 2019, Cornélia Glèlè qui se décrit comme une battante, a fermé 22 printemps. Une toute jeune fille direz-vous. Mais l’apparence est trompeuse. Cette petite dame qui raffole de nourriture est, dans son domaine, plus qu’une tête bien faite. A 22 ans, Cornélia a déjà acquis plusieurs expériences professionnelles, un riche carnet d’adresses à son compte. Amoureuse du Bénin ; son pays, grande fan du Réal de Madrid et des écureuils du Bénin, elle est à la tête de l’association Ecran Bénin qui organise du 13 au 17 septembre 2019 à Cotonou, la 1ère édition du Festival International des Films de Femmes de Cotonou.
Avant de venir à ce festival, l’aventure commence par un blog dédié au cinéma africain www.ecranbenin.net. Sur le blog, on retrouve des fiches de films, des articles sur l’actualité du cinéma africain, des critiques de cinéma. Le blog créé le 31 octobre 2017 a déjà eu plus de 20000 visiteurs uniques et a déjà porté plusieurs actions. Avant tout, Ecranbénin a grandi et est passé de blog à association avec plusieurs professionnels du cinéma et des jeunes motivés. L’association a organisé une formation en acting au profit des femmes à l’occasion de la journée internationale des femmes (JIF) 2018. Elle a également organisé une séance photo pour les professionnelles du cinéma béninois afin de permettre à ces derniers d’avoir des photos professionnelles pour une bonne image. Et toujours dans la quête d’apporter un plus au cinéma béninois et africain, toujours dans le souci d’aller plus loin dans ses actions, l’association organise le FIFF Cotonou 2019.
Pour plus de femmes dans le cinéma africain
Depuis quelques mois, l’initiative a envahi tous les réseaux sociaux. Il n’est passé un jour sans qu’on ne parle du FIFF ou de son initiatrice qui avant de se consacrer à la réalisation, a d’abord fait un tour en tant que journaliste dans une radio privée du Bénin. Pour cette première édition, Cornélia Glèlè nous explique que ça va se limiter seulement aux films africains. Le FIFF Cotonou est le premier festival de film béninois consacré aux femmes. Il met en lumière le travail des femmes cinéastes. La programmation du festival se place sous le signe de l’émergence d’un cinéma féminin créatif et novateur en invitant les femmes à venir présenter leur film au public du Bénin et au public des autres pays ayant fait le déplacement.
Le festival crée l’opportunité de rencontres entre publics et cinéastes mais aussi professionnels du cinéma. Il permet de donner une nouvelle dynamique, un nouveau souffle de vie au cinéma béninois et féminin. Il va révéler des courts-métrages réalisés par des femmes, proposer des moments d’échanges, de réflexions et surtout de convivialité autour des œuvres, en compagnie de leurs créateurs, de critiques…le festival est une invitation des spectateurs à la découverte du travail fait par les femmes et à la rencontre.
Pour la cause des femmes…
Cette première édition a pour thème « quand le cinéma aborde les violences faites aux femmes ». Dans son explication du choix du thème, l’organisatrice explique qu’elle a souvent vu les téléspectateurs reproduire ce qu’ils voient dans les films. Quand ce sont des scènes de violence, d’amour, etc. la société copie sans forcément le savoir. « Donc, on se dit est ce que les gens n’apprennent pas à être violents en regardant les films. Pour nous, c’est donc une manière de se questionner et de questionner la réalisation de nos œuvres en Afrique et dans le monde. Voir comment est ce que la question de la violence est abordée en Afrique et dans le monde. Et surtout comment l’aborder pour que dans nos sociétés, on n’ait des personnes et des comportements non violents » argumente-t-elle.
Et pour cette 1ère édition, le FIFF Cotonou a associé de grands noms du cinéma africain. Akissi Delta, actrice, réalisatrice de la célèbre série africaine « Ma famille » et « Ma Grande famille » en est la marraine. Le choix porté sur elle se justifie selon les organisateurs du FIFF par son combat en tant que femme d’abord et en tant que cinéaste. Elle a porté loin le cinéma ivoirien à travers la série Ma Famille qu’elle a produite. Et elle peut être une source de motivation pour d’autres cinéastes. Outre la marraine, les membres du jury ne sont pas aussi des moindres. De Ladima Foundation, organisation panafricaine installée en Afrique du Sud qui travaille pour le rayonnement du cinéma féminin en passant par la scénariste et réalisatrice béninoise, Christiane Chabi-Kao ou encore le réalisateur et producteur congolais Rufin Mbou Mikima, la journaliste Claire Diao, la réalisatrice et féministe nigérienne Aicha Macky, ils seront tous présents pour juger des œuvres er donner des récompenses telle que le plus grand prix du festival qui est L’Amazone d’or.
Le FIFF Cotonou espère avoir des salles pleines, voir des femmes se mettent au cinéma après sa première édition, voir aussi des acteurs béninois dans le cinéma international. Des ambitions qui à coup sur vont se réaliser vu la détermination de Cornélia Glèlè et de son équipe. Bonne chance à eux et que vive le cinéma africain !