Affaire Sidiki Diabaté : quel avenir pour la carrière du chanteur ?
L’affaire fait couler beaucoup d’encres et de salives depuis quelques jours. En effet, vers la fin de la 3ème semaine du mois de septembre 2020, des images montrant des parties du corps d‘une femme ayant subi une violence physique sont diffusées sur les réseaux sociaux. Identifié comme le corps de Mariam Sow, l’ex compagne de l’artiste Sidiki Diabaté, les légendes sur les images indexent le chanteur comme l’auteur de ces violences. Ce qui était d’abord comme une rumeur, s’est vite propagée, et a été récupérée par des activistes de la non-violence sur les femmes. Depuis, le chanteur a été déjà mis en garde en vue avant d’être libérée en attendant des enquêtes approfondies. Vu l’ampleur de cette histoire, l’on se demande quel pourrait être l’avenir de la carrière du fils de Toumani Diabaté, gagnant de 2 Grammy Awards (2006 et 2011).
Jeudi 1er octobre, après une semaine passée dans les locaux de la maison centrale d’arrêt de Bamako, Sidiki Diabaté, artiste musicien Malien de 28 ans, vient libérer. Une liberté provisoire dans une affaire de violence conjugale et séquestration alors qu’il était placé sous mandat de dépôt le jeudi 24 septembre, lendemain de son anniversaire. Le chanteur est en effet accusé par Mariam Sow, une Tik-Tokeuse Guinéenne, de violences conjugales et de sequestration durant le temps où elle était sa compagne (2013-2020). Selon les propos de l’influenceuse dont les images du corps, de la hanche et du dos tuméfiés ont été diffusées sur les réseaux sociaux, il s’agit d’incidents survenus, il y a près d’un an.
Conséquences immédiates
Depuis l’apparition du corps violenté de Mariam Sow alias Mamacita, la toile surtout les activistes-féministes africains notamment du Mali, ont récupéré l’affaire pour que justice soit faite peu importe le statut du coupable. Sur les réseaux sociaux, des hastags « jesuismamacita ou boycottsidikidiabaté » ont vu le jour. Pour eux, la loi doit être appliquée à tous ceux qui font preuve de violences sur les femmes qu’ils soient personnalités ou simple citoyen.
De son côté, Sidiki Diabaté, alors qu’il était placé sous mandat de dépôt a vu beaucoup de portes se fermées devant lui. BBC Afrique nous renseigne que dans un communiqué, « sa maison de disque Universal Music Africa a suspendu son contrat. Sidiki Diabaté a, par ailleurs, été disqualifié de deux compétitions musicales les Primud qui récompensent les artistes de coupé-décalé (il y avait été couronné meilleur artiste d’Afrique de l’Ouest en 2018) et les Afrimma qui couronnent les artistes du continent ». Ces différentes institutions ne nient pas le talent du jeune musicien mais elles « s’opposent à tout type de violence contre l’être humain ».
L’avenir du chanteur
Le talent du « petit prince » de la Kora, fils de Toumani Diabaté, petits fils de Sidiki Diabaté, est connu de tous. En 2015, il est nommé aux Grammy Awards. Ses featurings avec de grands noms de musique africains, ou français sont nombreux et ses tubes récoltent des millions de vue sur les plateformes. Mais face à cette accusation de violences et de séquestration, celui qui se fait appeler « l’enfant béni du Mali » risque de payer des amendes mais aussi un séjour carcéral qui pourrait durer des années.
Selon Me Cheick Omar Konaré, cité par BBC Afrique, les sanctions prévues par le Code pénal malien pour les coups et blessures aggravés vont d’un à cinq an d’emprisonnement et une amende de 180.000 à 1.600.000 FCFA. « Pour le motif de séquestration et coups et blessures volontaires, la peine d’emprisonnement est d’un à cinq ans, assortie d’une amende de 180.000 à 1.600.000 FCFA. Toutefois, l’emprisonnement pourrait être porté à dix ans et l’amende à 3.600.000 FCFA à l’égard des sanctions visées aux articles 37, 38 et 39 du Code Pénal. Ces articles font référence notamment aux circonstances d’aggravantes comme le flagrant délit, la préméditation ou les actes commis sous l’emprise de la drogue ou autres substances » renseigne toujours le journal.
Pour l’instant, l’affaire suit son cours. En attendant cette suite, nous ne pouvons dire que c’est certainement l’affaire qui mettra fin à la carrière de ce grand chanteur même s’il doit être puni s’il est reconnu coupable. Nous pouvons dire cependant qu’il pourra toujours tirer leçon de cette expérience et rebondir encore plus fort.