CORONAVIRUS/LA FRANCE DE-CONFINEE RESTE SUR SES GARDES
Ce lundi 11 mai est jour de dé-confinement en France. Soumis à une restriction de leurs mouvements depuis le 17 mars 2020 en raison de la pandémie du nouveau coronavirus, les Français peuvent désormais sortir sans dérogation. Mais, cette reprise progressive des activités se fait dans un contexte où les soignants redoutent une deuxième vague de contamination. Alors, le gouvernement appelle les français à ne pas relâcher le respect des gestes barrières.
Le 16 mars 2020, lors de son adresse à la nation au cours de laquelle il a déclaré que la France est en guerre sanitaire, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le confinement de la population dès le lendemain afin d’endiguer la propagation de la pandémie. Depuis environ trois mois donc, les déplacements sont strictement limités aux courses essentielles : l’achat des aliments, aller aux soins et aller travailler quand le télétravail n’est pas possible, faire des sorties près du domicile (activité sportive individuelle, hygiène canine). Les contrevenants à ces restrictions sont frappés d’amende.
Durant deux mois, la France a tourné au ralenti faisant craindre la pire récession de l’histoire du pays. Des milliers de travailleurs se sont retrouvés au chômage partiel pendant que la menace de suppression d’emploi plane aujourd’hui sur la tête de milliers d’autres. Le confinement commençait à coûter cher à l’Etat et la charge lourde à porter pour les français. Alors, le mardi 28 avril dernier, devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a détaillé le plan de dé-confinement entré en vigueur ce lundi. La stratégie du gouvernement s’articule autour de trois axes sanitaires que sont « Protéger, tester, isoler ». Jeudi 7 mai, lors d’une conférence de presse, la levée progressive du confinement sur l’ensemble du territoire a été confirmée, avec des restrictions strictes, notamment à Mayotte et en Île-de-France.
Un dé-confinement sous conditions
Les points clés du plan de dé-confinement concernent le dépistage massif sur tout le territoire, le port du masque obligatoire dans les transports en communs pour tous les passagers à partir de 11 ans. Les français pourront se déplacer dans une limite de 100 kilomètres « à vol d’oiseau » autour de leurs résidences, mais devront se munir d’une attestation s’ils doivent aller au-delà. A partir de ce 12 mai, la rentrée se fait progressivement à raison de 15 élèves par classe pour les CP et 10 pour les petits en maternelle, sur la base du volontariat qui vaut autant pour les parents que pour les communes. Dès le 18 mai, dans les départements où la circulation du virus est très faible, les collèges rouvriront en commençant par les élèves de 6ème et de 5ème.
Certains commerces dont les salons de coiffure, les boutiques d’habillement, les fleuristes, les libraires sont autorisés à rouvrir. Mais, les rassemblements sur la voie publique ou dans des lieux privés restent limités à 10 personnes jusqu’au 1er juin au moins. Tous « les événements qui regroupent plus de 5 000 participants » ne « pourront se tenir avant le mois de septembre », rappelle le premier ministre au micro de RFI. Cette mesure a d’ailleurs entraîné l’arrêt de « La saison 2019-2020 de sports professionnels, notamment celle de football ».
Le dé-confinement ne signifie donc pas reprise du cours normal de la vie. Ce qu’a bien rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran sur la chaîne BFMTV. « On va devoir vivre avec le virus pendant quelque temps et la reprise du confinement, ce n’est pas la reprise de la vie comme avant ». Surtout, la crainte d’une deuxième vague de contamination est présente dans tous les esprits et le premier ministre ne se fait pas d’illusion à ce propos. « Le risque d’une seconde vague, qui viendrait frapper un tissu hospitalier fragilisé, qui imposerait un re-confinement, qui ruinerait les efforts et les sacrifices consentis (…), est un risque sérieux« , avait-il averti le 28 avril lors de la présentation de son plan de dé-confinement. Et le bilan de ces dernières 24 heures juste au soir du premier jour de dé-confinement semble lui donner raison. L’épidémie de coronavirus a causé la mort de 263 personnes, de nouveau en forte hausse après plusieurs jours de baisse record, selon le bilan publié lundi par la direction générale de la Santé.
Pendant ce temps, les recherches continuent pour la découverte d’un vaccin contre la maladie. Mais en attendant, l’Académie française recommande l’utilisation du féminin pour désigner la Covid-19, emboîtant ainsi le pas à l’Office québécois de la langue française qui soutient que l’acronyme de Coronavirus Disease 2019 traduit la maladie, et donc la maladie étant féminin, il faut désormais s’y tenir.