Santé : Les hépatites virales tuent autant que la tuberculose mais plus que le VIH et le paludisme
Les hépatites, une maladie virale qui fait de plus en plus de ravages. 1 personne sur 10 souffre de l’hépatite B et 3 à 4 décès par mois sont liés aux complications des hépatites virales. Les hépatites virales sont classées de A à G en fonction de la famille du virus en cause. Ces infections virales peuvent, selon les situations, toucher des personnes également exposées à un risque de VIH et d’autres IST. Dans cet article, nous allons informer sur cette maladie. La pharmacienne Anourah Mazu nous donne des éléments de réponses aux questions liées aux hépatites.
Clarisse était une jeune femme de 25 ans. Mars 2019, la mort l’emporte après des mois de maladie. Depuis quelques mois en effet, cette maman de deux enfants, a été diagnostiqué de l’hépatite B. Mais le diagnostic est venu tard et les parents de Clarisse manque de moyens pour les soins. Résultat, après des mois de souffrance, elle s’en allait laissant derrière elle, une petite fille de moins de 2ans, qui pourrait, aussi, être déjà contaminée. Tout comme Clarisse et ses parents, nombres de personnes sont très peu informées sur cette maladie qui sévit, quand même, au sein de la population.
Définition d’une hépatite
Il faut savoir que le mot hépatite veut dire inflammation du foie. Elle est le plus souvent causée par une infection à un virus, mais également par l’alcool (cirrhose), ou par une intoxication par un médicament (hépatite médicamenteuse). Les hépatites virales sont de véritables tueurs silencieux.
Il existe 5 types d’hépatites : A-B-C-D et E. Le site Passeport Santé va plus loin pour expliquer que les hépatites se regroupent en 2 grandes catégories :
- les hépatites virales, causées par une infection à un virus. Dans les pays développés, les virus de l’hépatite A, B et C engendrent environ 90 % des cas d’hépatite aiguë. Les virus de l’hépatite D, E et G sont aussi responsables d’hépatites.
- les hépatites non virales, principalement provoquées par l’ingestion de produits toxiques pour le foie (de l’alcool, des produits chimiques toxiques, etc.). Les hépatites non virales peuvent aussi être le résultat de maladies atteignant le foie, comme la stéatose hépatique (« foie gras ») et l’hépatite auto-immune (une hépatite inflammatoire chronique d’origine obscure, qui se caractérise par la production d’auto-anticorps).
Les symptômes varient beaucoup d’une personne à un autre et dépendent de la cause de l’hépatite. Certains types d’hépatite provoquent carrément la destruction d’une partie du foie. Mais une hépatite aigüe typique se manifeste par :
- une fièvre ou des sueurs en fin de journée.
- une perte d’appétit et un amaigrissement.
- des nausées.
- des malaises abdominaux (surtout du côté droit).
- une jaunisse (peau et cornée jaunies).
- une urine foncée (de la couleur du thé).
Les chiffres sur les hépatites :
3 à 4 décès par mois sont liés aux complications des hépatites virales au Bénin
Hépatite B :1 béninois sur 10 souffre de l’hépatite B. Les sujets concernés sont relativement jeunes (40 ans) avec une prédominance masculine
Hépatite C : Prévalence de 4%
Âge moyen 55 ans
PRÉDOMINANCE féminine
- Les hépatites virales tuent autant que la tuberculose mais plus que le VIH et le paludisme.
- L’hépatite D ne peut se développer que chez une personne ayant fait l’hépatite B
- Au Canada, l’hépatite C est l’hépatite virale la plus courante : chaque année, elle touche environ 45 personnes sur 100 0001. Quant à l’hépatite B, elle atteint environ 3 Canadiens sur 100 000, et l’hépatite A, 1,5 sur 100 0001,42.
- L’hépatite virale est beaucoup plus fréquente dans les pays non industrialisés. L’hépatite A est endémique en Afrique, dans certains pays d’Amérique du Sud et en Asie2. Il en va de même pour l’hépatite B. En effet, dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie, où de 8 % à 10 % de la population est porteuse de l’hépatite B, elle représente l’une des principales causes de mortalité des adultes (par cancer du foie ou cirrhose). Près de 3 % de la population mondiale est infectée par le virus de l’hépatite C. En Afrique, la prévalence de cette infection est la plus élevée du monde : elle dépasse 5 %4.
Selon l’Organisation Mondiale de la santé : Pour la grande majorité des 325 millions de personnes infectées par le virus de l’hépatite B et/ou C, l’accès au dépistage et au traitement reste hors de portée.
- Sur les 257 millions de personnes qui, selon les estimations, sont infectées par le virus de l’hépatite B:
10,5% (27 millions) savaient en 2016 qu’elles étaient infectées.
Parmi les personnes diagnostiquées, seules 17% (4,5 millions) bénéficiaient d’un traitement en 2016.
En 2016, 1,1 million de personnes supplémentaires ont développé une infection chronique par le virus de l’hépatite B – une cause majeure de cancer du foie.
- Sur les 71 millions de personnes qui, selon les estimations, étaient atteintes d’une hépatite C chronique en 2015 :
19% (13,1 millions) savaient en 2017 qu’elles étaient infectées.
Parmi les personnes diagnostiquées, seules 15% (2 millions) ont bénéficié d’un traitement curatif au cours de cette même année. Globalement, entre 2014 et 2017, 5 millions de personnes ont bénéficié d’un traitement curatif contre l’hépatite C.
- En 2017, 1,75 million de personnes supplémentaires ont développé l’infection chronique par le virus de l’hépatite C.
Des conseils de la pharmacienne Anourah Mazu :
– S éduquer et éduquer son entourage (surtout les enfants en âge d’activité sexuelle) sur la maladie
– Se faire dépister (Hépatite B et C)
– Si le dépistage est négatif, se faire vacciner au plus tôt. Et si le dépistage conduit à un résultat positif, prendre Rdv chez un spécialiste pour une meilleure prise en charge.
– Aider et soutenir les personnes souffrant de la maladie dans le déroulement de leur traitement
– Lorsque vous souffrez de la maladie, ne faites jamais d’automédication et ne prenez pas de médicaments inutiles.
– Si vous devez suivre un autre traitement hormis celui contre votre hépatite, parlez-en à votre pharmacien ou à votre médecin pour qu’il prenne les précautions nécessaires.
Pour la vaccination des adultes et adolescents, deux schémas de vaccination peuvent être suivis : 0, 1, 6 mois ou 0, 1, 2, 12 mois. Si l’on souhaite s’écarter de ces schémas, des intervalles minimaux doivent être respectés. Pour un schéma en trois (03) doses, l’intervalle entre la dose 1 et la dose 2 doit être de minimum 4 semaines. Il sera de 8 semaines entre la dose 2 et la dose 3, avec un minimum de 16 semaines entre la dose 1 et la dose 3.
Il n’y a pas de vaccin à ce jour contre l’hépatite C